retour mots

 

 


Tantôt, je pensais que c'était le diaporama le plus décevant (20 avril 2006) . Ca
commence mal, puis ça continue de la même manière, il n'y en a pas une
pour relever l'autre. Ca termine comme ça a commencé, sur le bord d'une
route, rien ne retient l'attention. Défilement, nous marchons, rien à
voir. Tout est là!
  Tu me paraîs assez carnassier dans ton écriture, je pense que tu
pourrais faire quelque chose avec, voilà!
Mais tu pourrais repartir à zéro, il te faudrait un gros coup de pied
au cul, et je pourrais te le donner, moi. Je dis ça parce que je rêve
d'un coup de pied pour moi, j'en ai tellement marre de ces images
belles, de cette volonté de rentrer dans le miroir, de ne plus savoir
qu'en faire, de ce miroir (pas le casser, quand-même!). faire avec la
photo, c'est toujours trimballer le poids de l'histoire de la photo,
ce truc collant, impossible de s'en séparer, ce truc merdique qui est
l'histoire de l'esthétique dans la photo. Il faudra bien se poser la
question un jour.
  Moi, malheureusement, je pense encore à faire de belles photos tout en
sachant que ça n'a rien à voir, RIEN A VOIR. Mon seul espoir est de
trouver quelque chose dans cette photo, peut-être du côté de la
littérature, qui connaît bien le rapport entre réel et sa
représentation. Mais, seulement, est-ce que la beauté peut-être une
valeur, ou seulement une base, je n'y crois pas du tout en ne faisant
que ça.
C'est plutôt ça qui m'intéresse, et la lumière est lourde à porter
souvent dans la photo.
    Mais qu'est-ce que vient faire la beauté la dedans ? La beauté est bien le dernier chemin de mes soucis. Si on fait les choses comme on a envie, à la vitesse de la lumière, c'est beau. Tu sais pourquoi je te disais tout à l'heure qu'il fallait virer dans la série d'herbes du 31 mai 2006 les images de loin ? Celles avec un horizon, avec un chemin, avec des paysages. C'est parce que c'est forcément beau. Un certain atavisme nous force à rechercher le beau là où il n'est plus, depuis longtemps. La beauté viendrait en la faisant. Et ce n'est pas intéressant. D'abord, il faut faire quelque chose dont on puisse dire que c'est d'une impossible beauté. Une beauté qui ne marche pas, une beauté qui flanche, comme une vieille dame vêtue du seul tissu de ses rides. Une beauté simple, mais même celà elle n'en veux plus.
Je ne suis pas si simple. Moi, la beauté, c'est comme la sensualité,
quand je fais des photos de personnes, c'est toujours dans la
recherche de sensualité. Quand je fais de la photo, c'est toujours avec
le fantôme de la beauté. Ca encadre, ça fige, ça embelli tout, la photo.
Je crois inévitable de compter avec.

24/07/06

"Octave"  a écrit :

Je dis ça parce que je rêve d'un coup de pied pour moi, j'en ai tellement marre de ces images belles, de cette volonté de rentrer dans le miroir, de ne plus savoir qu'en faire, de ce miroir (pas le casser, quand-même!). faire avec la photo, c'est toujours trimballer le poids de l'histoire de la photo, ce truc collant, impossible de s'en séparer, ce truc merdique qui est l'histoire de l'esthétique dans la photo.

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Et pourquoi ne pas réaliser ce dont on a envie tout simplement ? J'ai
réalisé des images que j'avais envie de voir et des musiques de j'avais
envie d'entendre ; s'intègrent-elles dans l'esthétisme à la mode, ne
s'intègrent-elles pas ?  Aucune importance, j'ai fait ce que j'avais
envie de faire et j'ai dévoilé une partie de mon jardin secret. Après,
que l'on trouve ce jardin banal à mourir ou carrément génial est une
autre histoire.

La réaction que tu as fait penser à un adolescent en révolte contre
l'autorité "ce truc merdique qui est l'histoire de l'esthétique" c'est
très proche du "tous des cons" de l'adolescent. Et bien non, ce ne sont
pas tous des cons ; les règles actuelles, qu'elles soient mathématiques,
scientifiques, techniques, morales ou artistiques, sont le fruit d'une
lente évolution, couche par couche, avec des erreurs et des corrections.
Cette évolution se poursuit et l'humanité d'hier n'était pas plus conne
que celle d'aujourd'hui.

s'intègrent-elles dans l'esthétisme à la mode, ne s'intègrent-elles pas ?

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Pour moi, ce n'est pas la mode. Il y a deux photos, celle de toujours,
avec son évolution qui aboutit à une esthétique fermée. Il y a celle
utilisée par les artistes, qui ne font pas de l'esthétique de la photo
un enjeu, qui l'utilisent de différentes façons mais jamais pour son
esthétisme. Je suis persuadé qu'ils ont raison, et je suis contre
l'histoire de la photo-photo. Mais je crois toujours que quelque chose
peut se passer entre ces deux mondes, peut-être avec le texte.

 

La réaction que tu as fait penser à un adolescent en révolte contre l'autorité "ce truc merdique qui est l'histoire de l'esthétique" c'est très proche du "tous des cons" de l'adolescent. Et bien non, ce ne sont pas tous des cons ; les règles actuelles, qu'elles soient mathématiques, scientifiques, techniques, morales ou artistiques, sont le fruit d'une lente évolution, couche par couche, avec des erreurs et des corrections. Cette évolution se poursuit et l'humanité d'hier n'était pas plus conne que celle d'aujourd'hui.

J'ai toujours été révolté contre les photographes, mais pour ce qui est
de l'évolution, je ne sais pas. C'est un peu ce que tu dis, pas moins
cons qu'avant tout en pensant qu'il y a eu évolution. Et puis, ce que
tu dis de l'adolescent, c'est ce qui fait avancer. Si on n'a rien à
détruire, on n'a rien à construire. C'est le vide, le manque qui donne
envie de faire. Si tout avait été dit (pour moi, s'entend), il ne me
resterait plus rien.

La réaction que tu as fait penser à un adolescent en révolte contre l'autorité "ce truc merdique qui est l'histoire de l'esthétique" c'est très proche du "tous des cons" de l'adolescent.


Je ne crois pas que ce soit l'attitude d'Octave. Ou plutôt il y a des
révoltes adolescentes idiotes, qui finissent bien souvent d'ailleurs
dans une vie tout à fait conventionnelle, et des révoltes fécondes.

Il y a dans Octave un combat. Contre lui même aussi. C'est peut-être ça
qui le distingue des ado qui prennent des poses de révoltés.

Tu sais, il y a moins que l'épaisseur d'un cheveu entre
celui qui joue les originaux et celui qui l'est vraiment, et à la fin il
reste la même distance entre celui qui est vraiment original et
quelqu'un qui ne l'est pas du tout

 
   

http://octav.fr/images-sons.htm


Finalement, j'ai tout regardé (ou re-regardé).
J'avoue rester dubitatif, et en même temps très intéressé par certaines
images sonores. Hélas, à mon sens ça reste très inégal. Un peu comme si
certains essais n'étaient pas vraiment transformés, je verrais alors une
oeuvre prématurée. Ah, pour sûr, ça fuse, ça jaillit, ça éclabousse et ça
dérange de voir des trucs pareils. Mais ça mériterait mieux. A moins qu'une
certaine forme de maturité implique une perte de la spontanéité observable
ici ?

Merci,
c'est une forme de critique qui me pose question.
Tu as raison, je pense toujours à un carnet de notes dans lequel je
mets des idées assez brutes plus ou moins intéressantes, c'est vous
qui jugez, et aussi le temps, pour moi. Des choses disparaissent, des
choses se précisent, mais je garde toujours en vue de mettre les idées
le plus simplement et rapidement possible. Souvent, cette façon de
faire donne des solutions qui peuvent se suffire même en étant visible-
ment baclées. Si l'idée est présente, c'est déjà une réussite. Reste à
savoir si l'idée était bonne ? Dans le cas des flamands, c'est loin
d'être évident.
Je trouvais que le montage en diaporama de ces cinq photos donnait un
rythme particulier. J'y ai simplement rajouté des sons faits en regar-
dant ce diaporama, en essayant de coller aux images et en sachant que
les décallages dûs au temps des répétitions et aux fonctionnements des
navigateurs m'intéressent.
02/08/06  
Cliquer sur poteaux dans : http://octav.fr/histoires.htm
Ca marche bien pour moi pour poteaux moins pour chaleur mais tes commentaires ne m'apportent rien dans tous les cas. Je n'aime pas être guidée d'emblée vers une explication de l'auteur, ça empêche le spectateur de faire son propre chemin.
Tu as raison. Moi non plus, je n'aime pas être guidé dès le départ.
Les photos devaient être là juste pour appuyer le texte.
Je rêve d'écrire un texte qui ne soit pas ce que tu lui reproches, qui
dure jusqu'au bout des images, mais je n'y arriverai pas. Peut-être
devrais-je limiter au simple titre, et alors, les images reprendraient
définitivement leur domination ?
Finalement, ce n'est plus du tout ce que je voulais faire. Je voulais
que des mots tentent de dire d'une autre façon ce que disent les photos.
Mais ni qu'elles expliquent, ni qu'elles commentent.

Je n'ai pas envie de me prendre choux avec les textes. Je voudrais que
ce soit aussi simple que de faire des photos, mais malheureusement ce
n'est pas le cas.
     Ce n'est pas simple la photographie. C'est même très compliqué, surtout
quand on commence à associer plus d'une image dans la même image. C'est
extrêmement difficile. Le plus dur est de le vouloir facilement, sans s'en
rendre compte, comme dans le langage, où on associe plus d'un mot dans une
phrase.

     Ce n'est donc pas si compliqué finalement. On a bien appris à parler
quand on était petit. Pour les images ou le texte, c'est juste une question
d'entraînement.

     Mais alors, quand on en arrive au Meta-langage, les images avec le
texte, qu'elle mère va nous apprendre cela ?
Tu parlais sur ton message précédent de regards ineptes. Je repense à
Stockhausen dont j'ai vu un docu sur une répétition en 1966. Il disait
qu'après avoir fait une première pièce, et à la vue désolée de son
entourage(copains d'école), il a compris qu'il était sur la bonne voie.
Tu as raison, en oubliant complètement l'entourage et le qu'en pensera-
t-on, on doit arriver à la liberté totale et à l'expression la plus
directe. Mais au niveau du langage, c'est très compliqué pour moi. Le
son me paraît plus simple.
Pour ce rapport texte-image, il y a de plus en plus d'exemples et d'ana-
lyses. Il y a aussi les livres d'enfants, toujours plus riches,
toujours plus imaginatifs. Il y a la BD.
    Bonsoir Octave,

     Juste une question. Comment vois-tu le fond derrière tes images ?
Blanc ? Et bien de mon point de vue, je vois un fond personnalisé, le mien,
qui est gris coloré, couleur sable. Pour ne pas me péter les yeux quand je
lis. Je ne comprends pas qu'on reste toujours et encore sur un fond blanc,
le standard quand on parcourt le Net. Débile ! Des générations d'internautes
sont déjà aveugles. Mais pour ce qu'il y a à voir de toute façon...

     Si tu veux maîtriser ta présentation, commence par imposer le fond que
tu souhaites pour tes internautes. Blanc si tu veux. Mais regarde sur mon
site, c'est du E5E5E5, un blanc cassé neutre, avant le gris sinistre, et
juste pour calmer les bâtonnets. Des bâtons, il n'y en a pas que dans les
champs.

     Jusqu'à maintenant, le truc le plus chouette sur ta page, celle des
images-textes, avec des pages entre parenthèses, et des petites étoiles
toutes rouges pour les nouvelles, et que tu me dis à moi que tu es sur la
route, il faudrait que je te rejoigne d'un clic. Attends ! Je finis mon
café, je viens, mais pourquoi on y est pas directement ? Tu as un compteur
sur cette page ?

     Donc, le plus chouette, sur la route, oublié le compteur, quand le
regard défile, d'une image à l'autre, plus loin. C'est vague, non défini,
j'y suis.

     Le reste se coltine du texte en trop du reste. C'est surchargé et jamais
baroque, c'est pauvre et pas assez minimal. Il faut choisir son camp. Ce
n'est pas celui du spectateur, qui n'est pas ton ami. Oublie-nous, nous
sommes égoïstes et cruels. Ce n'est pas la peine de se jeter par un travail
hâtif sous l'opprobre inepte.

sont déjà aveugles. Mais pour ce qu'il y a à voir de toute façon...


Oui.
Enfin, non. Pour moi blanc, c'est le fond par excellence, le papier à
lettre, la feuille de dessin, même le papier photo si tu veux. Je ne
me vois pas partir d'un fond gris (au cas où j'aurais besoin d'utiliser
ce fond).
Débile! Il n'y a rien à voir de toute façon...

tu souhaites pour tes internautes. Blanc si tu veux.

Je préfère ne pas imposer ça même si la plupart voient le fond blanc
quand-même. je ne joue pas beaucoup avec les possibilités du web mais
j'aime bien me dire que mes pages ne s'affichent pas partout de la
même manière.

sur cette page ?


Non, j'ai enlevé les deux compteurs que j'avais mis, ça prend la tête.
J'avais décidé de faire entrer le lecteur par une avant-page par
rapport aux sons parfois violents. Je pense qu'entrer dans un site par
une page silencieuse, avec un "retour" permet d'être moins perdu, de
comprendre un peu le fonctionnement. C'est aussi un peu pour montrer
qu'il y a éventuellement autre chose à voir que la seule page dont je
parle sur le forum. Mais je suis prêt à t'entendre, si malgré mes expli-
cations, tu penses qu'il vaudrait mieux faire autrement. Egalement pour
le problème du fond.

baroque, c'est pauvre et pas assez minimal.


Ouais!
Il y a quand-même le rapport entre image et texte qui m'intéresse.
Pour l'instant, voilà ce que j'arrive à faire. Je sais, c'est nul. Mais
je voudrais rester dans cet esprit. Pas forcément inventer des
histoires, raconter celles des photos, ou alors décaler et dévier des
images.
Si un jour ça marche, je suis sûr que certains l'écriront pour me
prévenir.

la peine de se jeter par un travail hâtif sous l'opprobre inepte.


Tu as raison, c'est parfois le cas. Mais ça m'aide d'aboutir, tout au
moins sur mon site, et de montrer. C'est un choix aussi, de montrer des
trucs en cours, des essais, des directions vite arrêtées. Parfois, un
échange sur un forum peut aider à comprendre, à analyser.
En tout cas, pour l'instant ça me convient ainsi.


   La page blanche, fond par excellence ? Tu oublies qu'ici il s'agit d'un écran et d'un fond blanc lumineux. D'accord pour le fond blanc version papier, encore que des maisons d'édition comme Actes Sud publient depuis longtemps sur papier jaune, pour le confort des yeux. (Mais les pages de leur site sont blanches ):?

     Le parti pris de laisser la présentation de ton site aux aléas des affichages sonne pour moi comme inachevé. Mais bon, pourquoi pas. Je pense que montrer des photographies sur un site n'est pas une finalité. C'est comme un press-book, un document pour information qui ne peut tenir lieu d'exposition. Ou alors, si on recherche une finalité sur écran, autant en maîtriser la façon, cela fait parti de l'oeuvre, s'il en est. On empile plus sur les cimaises comme aux salons XIXème.

     Dans l'esprit du rapport images-texte, ce travail n'est pas nul. Je le trouve pertinent, parfois. Pourtant, ton égérie, Sophie Calle, avec ses aveugles, en fait un peu trop, mais au moins elle maîtrise tous les aspects de la relation.

     Un fond blanc, ou pas, peu importe, c'est quand même lui qui met en relation.

Moins j'en fais, mieux c'est. Ce que je voulais dire, c'est q'une page
web, si on ne lui impose rien, est blanche. C'est le fond sans fond!

Ca me surprend que tu dises ça.
Pour moi, ce n'est pas un site de présentation genre press-book. C'est
plutôt un carnet de notes, mais aussi (de plus en plus) un lieu pour
aller au bout, pour présenter de façon aboutie. C'est-à-dire de tenir
compte du medium, celui-ci modifiant ma façon de présenter, et peut-
être dans la longueur, ce que je raconte.
Par exemple, dans "sur la route", je mets deux images, je choisis la
distance qui les sépare et le texte qui semble lécher le bas de ces
images. Le reste, laissé aux aléas de chaque navigateur et aux options
de chacun... Ca fait partie du medium, c'est impossible de tout contrô-
ler sur une page web.
Mais quand je parle d'abouti, c'est, comme tu l'as dit il y a quelques
temps, pour aller au bout, c'est important. Ce qui n'empêche pas le
recul, les rectifications comme un carnet de notes, et la suppression
dans le temps. Ca doit suivre l'évolution du regard, des intérêts.
Ce qui est important, c'est d'aller au plus simple avec l'idée de base
et les éléments en ma possession, de laisser de côté les fioritures,
les décors, tout le superflu (Droit au but).

J'ai déjà parlé de Sophie Calle ?
Pour le rapport au monde, au quotidien, à l'autre, je l'envie. Elle
reste très sobre et très simple. J'ai des envies de copier certains
de ses jeux vers l'autre. Mais je me sens plus attiré par Jean Le Gac
(à voir absolument son expo Enorme à Perpignan, au centre d'art
contemporain "à cent mètres du centre du monde"), pour son rapport à
l'art, à l'artiste, son rapport au vrai et au faux, à la copie, le
mystère de son oeuvre bavarde mais silencieuse...

19/08/06  
Il y a recadrage et recadrage, il faut les faire sur des parties intéressantes ou l'on veut montrer le détail et mettre en valeur certaine parties de la photo, mais a la tout va c'est lassant et pas intéressant comme certaines que tu nous montre,
Ton commentaire me permet de me poser les questions plus clairement.
Qu'est-ce qu'une partie intéressante d'une photo (et donc du monde),
qu'est-ce que le cadrage ?

Pourquoi montrer des détails ?
Toujours cette envie d'entrer dans l'image, quelle qu'elle soit.

Qu'est-ce que je veux mettre en valeur ?
J'en reviens toujours au même, ce n'est pas le sujet qui m'intéresse,
mais l'image elle-même, en ce moment le rapport netteté-flou. Aussi
raconter mon quotidien "on ne peut plus ennuyeux" avec ce que j'ai comme
moyens, la photo, le son et/ou le texte. Là, dans ces "dépouillements",
c'est le développement dans le temps (semblant d'histoire), le besoin
de rentrer de force le texte dans les images, de rapprocher les deux.

Mais si c'est lassant et pas intéressant, c'est raté, évidemment!
Salut,

Non c'est pas raté. Continue et amuse-toi.
 
C'est toujours bien ces recherches, pas forcément pour le résultat, mais
pour la recherche elle-même. Continue à fouiller, à te trouver, à te
perdre. Et si jamais tu trouves des réponses, c'est que tu n'as pas posé
les bonnes questions :-)
 
25/08/06  
  Ca a l'air d'être un mec assez spécial. D'après ce que j'ai compris, il
a fait ces photos jeune. Il n'en fait plus maintenant. Et depuis, il
fait des conférences contre le racisme en présentant ces photos.
C'est ça ?!
J'ai vu l'expo, j'étais passé assez vite, et petit à petit j'ai ralenti,
et j'ai fini par trouver quelques photos très parlantes, et "belles" au
sens de la clarté du contenu, de sa dureté, de son efficacité, alors
que moi, en général, je suis très distant avec toute image de reportage.
Donc, au final, je ne suis pas trop d'accord avec son rapport à l'expo
et au temps de regard sur une photo, et même pour ses images qui y
gagnent quand on rentre vraiment dedans.

Il y a bien des manières de montrer des photos sur un mur mais je ne
me souviens plus de la sienne. Simple, je suppose. Parce qu'il critique
Nan Goldin à ce sujet. Je me souviens l'avoir découvert dans des livres.
Quand j'ai vu une première installation d'elle, c'était un simple
diaporama rythmé mécaniquement, assez rapide, mais surtout avec des
diapos aux couleurs un peu passées, des originaux ou copies exactes (pas
retouchées), ce qui donnait un poids à ces témoignages. Cette
installation était beaucoup plus prenante que ses images bien léchées
dans les livres.
Ben justement n'es tu pas d'accord avec lui ici sur le fait que la
succession brute est mieux qu'une image lêchée et passée au rang d'icone ?
Pour Nan Goldin, c'est sûr.  pour Jacob Holdt, moins, puisque j'ai vu
dans ses icônes des choses brutales, visuellement entre attirant et
violent (un peu la force de Diane Arbus).
Mais je vois plutôt deux mediums assez différents, et il y a énormemment
d'exemples d'oeuvres qui fonctionnent en image seule. Juste un exemple,
je commence à être sensible aux photos d'Andres Serrano. J'en ai vu
aujourd'hui, et chacune a son poids. Mais c'est vrai qu'il joue avec
l'icône.
Mais en fin de compte, quand on fait de la photo unique, n'est-on pas
obligé de jouer avec l'icône ?

Personnellement, j'ai déjà plusieurs fois démarré des projets d'images
multiples, avec des envies de cinéma, de roman-photo ou quoi, pour
finir avec des images fixes, seules (léchées, je ne sais pas, mais un
peu comme des icônes).
28/08/06  

Une suite muette avec des carrés de 400X400 pixels, c'est brut,
mais pourquoi pas !


C'est pas du tout désagréable à regarder. J'en aurais juste retiré
quelques unes.
Ca m'apaise en regard de ce que l'on peut trouver ailleurs sur le net
mais c'est justement là où le bât blesse à mon avis. Vos photos ne
valent qu'en opposition à ce qui se ferait habituellement. Hors le
contexte du web, c'est extrêmement lassant ce genre de série. Que ce
soit sur support papier ou en format vidéo. La répétition (ou plutôt
l'accumulation) sans cohérence ne suffit pas à créer l'intérêt.

D'autre part, vous me donnez l'impression de vous prévaloir du n'importe
quoi. Paradoxalement faute d'idées vous semblez vous laisser aller à
suivre n'importe laquelle (ce qui en soi est la preuve de votre
enthousiasme mais ce qui peut franchement se révéler stérile).
Régulièrement vous demandez anxieusement l'avis des gens, comme si vous
étiez un peu incapable de choisir. Ou plutôt que votre choix est très
fortement lié à ce que les gens pourrait en penser. "Ca vous plait, je
garde, ça ne vous plait pas, je mets de coté"
Mais y a de l'envie (ou de la compulsion on sait pas trop) dans l'air et
c'est vraiment le moteur de toute chose.

Pour la répétition ou l'accumulation, c'est une base, de prendre les
photos que j'ai fait dans la journée et de me dire que ça fait une
sorte d'histoire. C'est un prétexte, mais il faut bien que je parte de
photos, et fraîches, si possible. Je conçois que ce soit lassant. Pour
créer l'intérêt, je compte sur la mise en valeur des nouvelles envies
lors de la prise de vue, comme ;
-cadrage de voitures avec des gens dedans, devant des maisons genre
lotissement :
http://octav.fr/jeux/32.htm
-des prises de vues de gens avec cadrage large et un intérêt simple pour
le mouvement des corps dans cet espace :
http://octav.fr/jeux/21.htm

D'autre part, vous me donnez l'impression de vous prévaloir du n'importe quoi.


Oui, je le dis aussi. C'est un peu dans le sens d'un accès de liberté.

 

garde, ça ne vous plait pas, je mets de coté"


Je suis surtout anxieux de ne provoquer aucune réaction. Le silence fait
peur.
C'est important le regard extérieur, mais je ne suis pas à la lettre
tous les avis. C'est vrai qu'une fois, à la suite d'une intervention,
j'ai retiré deux chapitres du site. Sans doute que l'intervention
m'avait fait réaliser très clairement le décalage de ces deux chapitres.
Mais ça a été ma décision, même si ça m'avait surpris. Le regard de
l'autre éclaire parfois.
Et, toutes les idées de ce site sont pompées, si on veut, à peu de
choses près. Elles deviennent autre chose après.



01/09/06  
    Pourquoi ne pas attendre un peu afin de donner corps à cette étude, une consistance. Tu n'as pas besoin de nous montrer l'intérieur de ton estomac pour qu'on voit comment tu digères.

     En plus, si cela prend vraiment de l'allure, que tu trouves quelque chose à montrer, qui se tienne et aboutisse à un vrai mystère, que tu nous offrirais comme tel, ce serait gâché par tes explications préliminaires.

     A table, on a pas forcément envie de voir la cuisine. Et dans une cuisine, qui est le lieu de joie de la maison, si c'est une vraie cuisine où mange et discute le cuisinier avec ses copains et ses copines, de toute façon, on y parle que de sexe !-:)

     Je ne te jette pas la pierre, je suis pareil, on est pareils. C'est pourquoi tu devrais quand même te faire une petite règle de discipline dans tes rapports compulsifs avec le Net : "Je prends le temps de ne poster que ce qui est vraiment digéré."

     PS : Tu le dis toi-même, et c'est un manque de respect envers tes spectateurs, car tu travailles à partir "de photos anciennes". Un travail sérieux se réalise de toutes pièces avec les photographies créées dans ce but. Je sais, tu ne seras pas d'accord, mais c'est comme pour préparer une exposition en allant chercher dans ses archives les meilleures photos. Pour moi, c'est comme les mecs du XIXème qui empilaient sur les cimaises...

Ce que je fais n'est pas vraiment tripal, il y a un certain recul même vis à vis de ce que j'ai l'air de jeter.
Mais ce qui m'embête dans ton développement, c'est que tu essaies de te
mettre à ma place. Ce serait plus clair pour moi si tu disais carrément
ce qui ne te plaît pas dans mon intervention. Ce serait sûrement plus
convainquant.

Je ne suis pas d'accord. Mon site est un carnet de notes, je le rends
public à des étapes plus ou moins avancées. Chacun est libre d'attendre
quelques réponses pour savoir s'il y a quelque chose à y voir.
(Je me demande d'ailleurs comment fr.rec.arts.plastiques en est arrivé
là ?)
Finalement, je rêve d'un forum où une dizaine ou plus de personnes
montreraient leurs travaux où chacun prendrait un élément à l'autre, une
idée débile mais qui peut servir dans un autre projet, etc...
C'est plus ça pour moi, l'échange. Il n'est surtout plus question de
montrer que des choses abouties, au contraire. Toute recherche peut
intéresser l'autre (sans prétention.Là, rechercher veut dire faire).
Je me bats contre les projets finis, contre les photos encadrées, contre
les oeuvres fermées, en ce moment. Il serait plus question de chercher,
d'essayer, de visualiser, et non pas d'aboutir et de digérer. Pour rire,
on pourrait dire qu'on s'en fout de la digestion, ce qui compte, c'est
le goût!

Je dis que c'est à base de photos anciennes pour éclaircir, pour qu'on
puisse faire la part des choses.
Dans ta psychologie, ce serait un manque de respect de faire ça. Je me
vois bien travailler 10 ans sur ma réserve accumulée de photo de rue.
C'est un exemple, ta morale n'est pas la mienne. Tu ne peux pas me
démontrer que j'ai tort de montrer ça par ta morale puisque je suis en
dehors de celle-ci.

Tout ça pour discuter. Parce que tu as sans doute raison.
Nous ne sommes pas dans un forum comme j'en rêve, et mes ronds dans
l'eau ne font pas beaucoup de vagues.

Ben le net, c'est peut-être une cuisine, un e-laboratoire ?
En tous cas, ce n'est pas quelque chose de bien défini, pas forcement un lieu d'expo pour les choses au point, achevées. C'est ce qu'on en fait de la façon dont on s'en sert.
Sinon, où vivre ces tâtonnements, ce besoin d'interactions sans engagement, cette apprentissage de ce qu'on a à faire ?
Que faire quand - c'est mon cas - on ne digère jamais vraiment, on ne quitte jamais vraiment une série de photos, simplement elle s'éloigne.
Ce sont de vraies questions, est-ce que je dois reformater mes dd et ne jamais revenir sur ce qui n'a pas abouti complétement à un moment, ou bien essayer de nouveau.

Je viens de passer une longue soirée à fouiller mon dd pour essayer de retrouver l'image centrale d'un tryptique, égarée ou détruite, j'ai trouvé beaucoup de choses des dernières années, ça m'a fait très bizarre. Tout ce qui est tombé à l'eau, que faut-il en faire ?
Je trouverais dommage que l'on se fâche!
Quand je parle de morale, je parle uniquement de morale par rapport à
la création, seulement par rapport à ce que tu disais. Ce n'était pas
une attaque indirecte ou détournée à ta morale intime dont je n'ai
aucune idée. Ce que tu écris à Noëlle est pour moi une morale. Moi, je
suis pour l'ouverture totale (au pire le copyleft), les échanges de
découvertes, d'idées et la liberté de prendre et de donner. On peut dire
que je n'ai plus de respect pour ce que je fais, mais c'est plutôt que
ce qui m'intéresse, c'est ce que je fais aujourd'hui. Ce que j'ai fait
hier, on peut le piquer, le transformer et même en faire de l'argent, je
m'en fouts.
Je pense aussi que l'on ne produit rien de personnel sinon on
dessinnerait des biches dans les cavernes. Dans la tête, on est plein de
références, de tries faits par nous-même d'oeuvres classées par ordre
d'importance de milliers de gens qui sont autres que nous.
Je ne pense pas pouvoir dire si ce que je fais est bien ou nul.
Evidemment, je pense que c'est intéressant et ouvert... mais c'est aux
autres de juger vraiment ce que je fais, j'en suis incapable, trop
impliqué!
J'ai donc doublement besoin des autres, et de toi. En plus, tu fais un
travail de qualité de recherche sur ce qu'est la photo. Ce serait
dommage de nous priver d'échanges.

Tout ça juste pour discuter, je ne sais pas pour les autres mais pour
moi, rien que cet échange m'est important, il m'a permis de mettre à
plat, d'exprimer concrètement ces idées qui sinon seraient restées à
l'état de bouilli dans le néant.
Tout ça pour discuter veut dire pour moi qu'il ne s'agit pas d'attaquer
l'autre par forum public interposé, mais que répondre aux critiques ou
questions ou quoi, c'est pour voir sous un angle différent et
appréhender tel idée autrement, et en sortir des idées nouvelles. Ca
permet de réaliser ce qui nous intéresse par rapport à l'intérêt de
l'autre.
Enfin, l'intérêt d'un forum c'est de ne pas être seul.

Ben le net, c'est peut-être une cuisine, un e-laboratoire ?


     Ben si je devais avoir besoin de mes copains du net pour comprendre ce
que je fais, je serais franchement mal barré à produire quelque chose de
personnel.

     Quand je le fais, c'est un truc qui m'arrive, je trouve quelque
chose, qui n'a rien d'évident. Et je ne vais surtout pas le confier aux
autres, dont le seul but est de me consommer. Si je leur indique le choix, et
que je n'impose rien, ils vont me bouffer sous forme de  Mac-Do, et c'est tout. Je ne suis pas du tout partisant du partage, on ne crée pas ensemble, voilà.

     Que l'autre me dise que sa morale n'est pas la mienne, j'en ai rien à foutre. Je suis totalement immoral, c'est juste la net-étiquette qui me retient. C'est juste pour bavarder. C'est juste une image. Et une image juste, quand tu la donnes.

 
Peut-être voudrais-tu là grâce d'avoir affaire à de vrais prédateurs, qui te rongeront jusqu'a l'os pour en faire une chair meilleure, plutôt
qu'a des grignoteurs, brocanteurs et ferailleurs qui raflent les pièces détachées sans leur donner sens et vie. (FYI : c'est un « tu » rhétorique, qui en l'occurence signifie « je », bien sûr).

Mais finalement, tu as raison.
La liberté des autres étend la mienne à l'infini, c'est une sacrée morale, difficile d'être à la hauteur même si ça reste mon idéal.
J'ai mis du temps à admettre que mon petit travail n'avait pas de valeur
marchande. C'est pourtant simple, ça n'a aucune valeur marchande. Et
puis, on ne peut pas vraiment me piquer mes idées puisqu'elle n'ont de
valeur que développées à ma sauce. Ce que je fais, c'est des trucs
visuels à base d'idées développées avec le medium photos (et parfois
d'autres).
Mais ça libère la tête de ne plus se prendre le choux avec sa petite
création.
 

Je ne suis pas du tout partisant du partage, on ne crée pas ensemble,
voilà.


Certains peuvent le faire, si, parfois.
Mais simplement, pouvoir échanger, dialoguer sur une recherche -bon sang, si on savait si précisement ce qu'on cherche, on ne le ferai pas, n'est-ce pas - c'est important.
Le web, c'est le monde entier, c'est n'importe quoi, c'est trop finalement. Tu crois que tu es dans une galerie virtuelle, mais non, tu es en vitrine d'un macDo, d'une brocante, d'un fripier. La finalité n'existe pas, juste les fins (faims) individuelles.
frp c'est un petit club, n'importe quoi aussi finalement, un n'importe quoi assez divers avec pas mal de taiseux.  Octave en fait un certain usage, pourquoi pas.

J'ai commencé à poster sur le web quand et parce que j'ai perdu mon seul interlocuteur valable : du coup j'ai fait milles expériences, vidé tout ce qui était dans l'oeuf, une hémorragie sur le plancher. Evidement, ça ne mène nulle part, il n'y a pas d'achèvement ni de réalisation par ce moyen, mais c'est une aventure, rien de plus. Je suis sans doute au bout, d'ailleurs, puisqu'elle m'a amené à ne plus photographier.
J'ai en commun avec Octave cette idée de carnet de voyage, d'expérimentation. (Et le goût des brins d'herbes, mais c'est une autre
histoire) . C'est pour ça que je défends sa démarche plutôt que ce qui en résulte. Mais lui est totalement dans ce monde du web, où rien n'existe que la transformation, le passage, l'éphémère, malgré les archives. Ce n'est pas mon cas, je suis entre deux chaises comme d'hab.

Il arrive des tas de choses à la photographie de nos jours, elle déborde   et se fait déborder, gardez vous à gauche des « arts numériques », gardez vous à droite du happening en ligne, surveillez vois arrières avec les néo-pictorialistes...

Je peux me tromper, mais j'apparente ce que fait Octave à de la performance en ligne, et si personne n'est choqué d'assiter aux repas et autres de Untel ou Untel grâce aux webcam, pourquoi le serais-t-on de ces carnets blancs où les essais et les hésitations s'inscrivent ?

 
02/08/06  
très très bonne idée!...
quand je suis en voiture j'aime bien regarder les autres quand on est en train de doubler... des échanges furtifs, un vague sentiment de voyeurisme....
"sur la route 2" est trés belle avec ce bras alangui...
les images sont simples et graphiques... des aplats et des lignes droites, un côté minimal...
mériterait peut-être un peu de travail sous toshop (contraste, saturation etc.)
L'ombre au premier plan... je sais pas trop... c'est peut-être génant mais par ailleurs çà nous situe à l'intérieur de la voiture du photographe...
 
   

Cette fois quelques trucs sympas... mais ca manque de quelque chose... Oui, mais de quoi ?...


D'émotion, de sentiment... Parfois tu parviens à faire passer ton sens artistique et je vois ce que tu as vu, mais avec d'autres clichés c'est banal, répétitif...lourd. Tantôt le chaud tantôt le froid ... difficile à exprimer


Il faut dire que maintenant je fais, avec les manques, avec le vite-fait, c'est du bricolage, quoi, mais je fais !


Mais pour renvoyer l'impression de vite fait, ca doit nécessiter beaucoup de travail ?

Je ne donne qu'un sentiment personnel, pas une critique n'ayant pour ma part aucun talent de photographe... et ne faisant "rien" de ce que tu peux réaliser.
Je trouve en revanche génial que tu mettes en ligne tes travaux et que tu appelles à la discussion.

 
26/08/06  
Octave dans un élan de modestie estime qu'il ne fera jamais mieux que cette simplicité toute complexe des herbes qu'il a capturées. Donc le son est superflu. Le texte aussi d'ailleurs Merci pour ce mot (simplicité toute complexe).

Mais si je n'avais pas écrit que je pense à ce moment que je ne ferai
plus aussi bien à l'avenir, tu ne l'aurais pas su, et tu aurais regardé
ces photos différemment, non ?!

Et puis, j'en ai un peu assez du silence des images en ce moment, voilà
pourquoi j'essaye de mettre des mots à leur côté.

Et puis, plus ça va, en faisant pour le web, je trouve de plus en plus
de points communs avec le medium livre. Et quand je pense à livre, je
pense à mots!
03/09/06  
Il y a une sorte d'humour et de façon un peu incorrecte de regarder les gens, dans tes scènes de rue. Alors que tes images de nature sont presque sérieuses en comparaison. Voilà ce que je voulais dire. C'est quand tu le dis que je le réalise. Oui, ces regards sont très
différents et c'est intéressant pour moi. (Voilà un exemple d'apport
d'un regard extérieur!)
Ce sont deux mondes.
09/09/06  
    Bonjour Octave,

     Je le pense comme Alf. Dans Nîmes il y a quelque chose de je
m'enfoutiste mélangé à du sous-jacent presque phénoménologique, un constat
du monde par Octave. Une sorte d'auto-portrait très pertinent. Où va
se cacher l'objectivité ? Bravo, continue ! Et alors... Tout cela est
tellement mélangé avec d'autres attitudes qui deviennent à fortiori
complaisantes, narcissiques. Il est dommage que tu ne sois pas capable de
faire la différence, et que tu en appelles à tes spectateurs. Je te l'ai
déjà dit, tu sembles l'avoir pris de haut, alors que c'est juste une
indication sur le travail nécessaire de comprendre et assumer sa propre
démarche. A force de proposer tout et n'importe quoi tu vas la perdre.

     Par exemple, les panos. J'ai l'impression que tu découvres tout ce que
l'on peut faire à partir de ces associations d'images. Tu voudrais en
montrer des kilomètres mais il arrive un moment ou il faut décider ce qui
est important et ce qui ne l'est pas, ce qui est personnel, vraiment, et qui
mérite d'être renouvelé, encore, avant de décider que je tiens quelque
chose, je vais demain le refaire, et réétudier la question pour comprendre
pourquoi, et sans doute recommencer autrement. Je crois revoir mes
kilomètres de diapos sur la table lumineuse, rejetés oubliés ; cela fait
mal car la diapo coutait cher quand on a pas un rond et beaucoup de
prétention. C'est peut-être le problème aujourd'hui. Les photos d'une carte
flash ne coutent rien, on a l'impression d'être à l'intérieur de la corne
d'abondance, alors que l'angoisse de ne pas se tromper je ne pourrais
plus recommencer, aiguise.

     Sans déconner, je n'oserais montrer aux internautes des trucs
d'aussi peu d'intérêt.

Vraiment, je ne comprends pas ce que tu veux me dire. Déjà, je trouve
intéressante cette série "faux pano", surtout les six derniers montages.
J'aime bien dans :
http://octav.fr/fauxpano/pintronc.htm#pintronc
ce mélange des matières :
-le graphisme du sujet
-la compression jpg qui bouffe certains endroits
-le flou central en sandwitch qui donne une impression d'eau.

J'aime bien dans :
http://octav.fr/fauxpano/autrepin.htm#autrepin
-l'effet de contraste de la netteté entre le bas et le haut
-l'envahissement flou d'une couleur assez particulière dans toute la
partie basse
-le graphisme allant du net au vaporeux

Alors, comment te répondre. Je t'ai déjà dit comment je voulais faire
au quotidien au niveau des prises de vues, et que celles-ci entraine
une intervention sur mon site. Donc, je montre au jour le jour, mais
jamais n'importe quoi (n'importe quoi, c'est ce que permet le monde
d'aujourd'hui, c'est la liberté, je le revendique mais ce que je montre
ne va jamais jusque là).
Dois-je tenir compte de ce que tu dis ainsi qu'Alf pour cette série ?

Je vais essayer de répondre.

     Je le pense comme Alf. Dans Nîmes il y a quelque chose de je m'enfoutiste mélangé à du sous-jacent presque phénoménologique, un constat du monde par Octave. Une sorte d'auto-portrait très pertinent. Où va se cacher l'objectivité ? Bravo, continue !


Nîmes, c'est une suite que je ne pourrais renouveler sans que ça
devienne un truc, un tic. Cette suite est un peu unique. Dans les suites
de "images-textes", c'est un peu ce qui en découle, raconter le
quotidien, avec plus ou moins d'ironie, de recul.

Et alors... Tout cela est tellement mélangé avec d'autres attitudes qui deviennent à fortiori complaisantes, narcissiques. Il est dommage que tu ne sois pas capable de faire la différence, et que tu en appelles à tes spectateurs.


Effectivement, je ne vois pas bien ça. Je fais le ménage, régulièrement,
en enlevant ce qui ne "tient" plus, à mes yeux.

Je te l'ai déjà dit, tu sembles l'avoir pris de haut, alors que c'est juste une indication sur le travail nécessaire de comprendre et assumer sa propre démarche. A force de proposer tout et n'importe quoi tu vas la perdre.


Pour l'instant, je suis bien comme ça. Ca ne durera pas!
Je crois que ma démarche est justement celle-là, de proposer tout et
n'importe quoi et de me perdre. Mais ce n'est jamais complètement
n'importe quoi et je ne m'y perds pas. La structure du site est assez
simple malgré ce qu'il y a dedans.

     Par exemple, les panos. J'ai l'impression que tu découvres tout ce que l'on peut faire à partir de ces associations d'images.


Oui.

Tu voudrais en montrer des kilomètres


Ce matin-là, j'ai fait 21 suites en marchant seulement 25 minutes. Sur
le coup, j'étais tout content de ramener autant. Après, en regardant,
je ne trouvais rien d'utilisable. J'étais très déçu par rapport à
l'excitation de la prise de vue. Et puis, j'y suis revenu, et voilà.

mais il arrive un moment ou il faut décider ce qui est important et ce qui ne l'est pas, ce qui est personnel, vraiment, et qui mérite d'être renouvelé, encore, avant de décider que je tiens quelque chose, je vais demain le refaire, et réétudier la question pour comprendre pourquoi, et sans doute recommencer autrement.


Puisqu'on en est là, pourquoi tu ne dis pas carrément ce que tu aimes
et ce que tu détestes. J'ai l'impression que ça m'aiderait à comprendre.
Parce qu'une fois encore, pour répondre à la phrase ci-dessus, j'ai
envie de dire que je vais à l'encontre de ça. Je ne fonctionne pas
comme ça en ce moment et je m'en porte très bien. Je n'ai jamais été
aussi actif (en photo) et, que ça parte dans tous les sens, c'est
plutôt bon signe, je n'ai aucune envie de me freiner. Je fais, et à la
limite c'est aux autres de choisir, pas forcément sur ce forum, mais
tout visiteur peut piocher. Je le répète, c'est un carnet de notes,
des choses dans ce site me feront honte d'ici peu, c'est comme ça.


Je crois revoir mes kilomètres de diapos sur la table lumineuse, rejetés oubliés ; cela fait mal car la diapo coutait cher quand on a pas un rond et beaucoup de prétention. C'est peut-être le problème aujourd'hui. Les photos d'une carte flash ne coutent rien, on a l'impression d'être à l'intérieur de la corne d'abondance, alors que l'angoisse de ne pas se tromper je ne pourrais plus recommencer, aiguise.


Encore une fois, vive le numérique qui permet de faire n'importe quoi
sans coûter un rond.
Il y a deux photographes, celui qui mitraille et qui prend à peine le
temps de regarder ce qu'il a fait, et celui qui fait une photo par jour,
qui passe tout ce temps pour les réglages, attendre le bon moment pour
la lumière. Toi, tu choisis le bon et le mauvais, c'est bien un jugement
moral. Comme si la pénurie favorisait quelque chose. Le regard, le
temps, on le prend ou pas, avec du numérique ou pas. Et puis on
fonctionne avec son temps. On ne fera plus de la photo comme avant.


    Sans déconner, je n'oserais montrer aux internautes des trucs d'aussi peu d'intérêt.


J'ai sûrement le tort de croire que ça peut avoir un quelconque intérêt.
Soit je présente ce que je mets sur mon site, soit je ne montre rien.
Intervenir sur les forums pour un élément particulier, mais quel
élément ? Qu'est ce que tu aimes, toi, qu'est ce que moi j'aime, et
pour combien de temps ? Je montre ce que je fais et qui aboutit et qui
me plaît au présent.

Je n'ai pas montré de panos avec Hugin. J'ai fait des essais, mais
décidément cette matière ne m'intéresse pas (pour moi). Pour dire que
je ne montre pas tout, je n'étale pas toutes mes "diapos", sans ordre ni
réflexion!

Quelqu'un est intervenu cette semaine sur le hasard, reprochant je ne
sais plus quoi au hasard en photo. C'est un des sujets de "faux pano",
d'un lieu qui interpelle, faire une série de prises en mouvement, des
trucs physiques. Dans l'esprit de :
http://octav.fr/tournant1.htm
http://octav.fr/tourneur.htm
que j'aime beaucoup!

Comme toujours, et je le répète, je ne demande qu'à échanger ainsi.

 

Bonjour Octave,

     Tu me demandes ce que j'aime vraiment ?
     Tu n'en pas besoin, tu t'aimes déjà suffisamment :

J'aime bien dans :
J'aime bien dans :
Je montre ce que je fais et qui aboutit et qui me plaît au présent. Dans l'esprit de :
http://octav.fr/tournant1.htm

http://octav.fr/tourneur.htm que j'aime beaucoup!


    Ce n'est pas une image particulière ou une autre, ou même des détails jolis dans une image, qui ne t'appartiennent pas, c'est le sens profond, une sorte d'évidence qu'on reconnaît, et qu'on pourrait aimer vraiment, en la voyant évoluer dans toutes tes images.

    Quand on te dira qu'on apprécie l'ambiance si particulière ou cette lumière mystérieuse qui se dégage de tes photographies, là, tu tiendras le bon bout.

     Tu sais, quand je te dis que ça aiguise, ce n'est pas de peu photographier. Tu me rétorques que c'est du masochisme de vieux con qui n'a rien compris à l'évolution positive de la pratique grâce au numérique. Tu as sans doute raison, mais quand je mitraille aussi (je ne t'ai pas attendu pour jouer de l'apn), ce n'est pas parce qu'il y aura plus de grain que je vais me gaver.

     Amitiés,

 

Tu me demandes ce que j'aime vraiment ?


et ce que tu détestes!


     Tu n'en pas besoin, tu t'aimes déjà suffisamment : J'aime bien dans : J'aime bien dans : Je montre ce que je fais et qui aboutit et qui me plaît au présent. Dans l'esprit de :

http://octav.fr/tournant1.htm

http://octav.fr/tourneur.htm

que j'aime beaucoup!


C'est sûr, sans le contexte...
Et encore, ça paraît logique d'aimer ce que l'on met sur un site perso
actif.

Sinon, oui je m'aime suffisamment mais je me déteste peut-être plus
fortement encore. Voilà, voilà...

   Ce n'est pas une image particulière ou une autre, ou même des détails jolis dans une image, qui ne t'appartiennent pas, c'est le sens profond, une sorte d'évidence qu'on reconnaît, et qu'on pourrait aimer vraiment, en la voyant évoluer dans toutes tes images.


Une unitée ? bof.
Et puis, que toi tu vois ce qu'il n'y a pas dans ce que je fais ne veut
pas dire que tu as une vision objective.
Même en creusant, je ne parviens pas à comprendre ton message. Tu veux
que j'arrête d'intervenir autant sur ce forum, mais pourquoi ?

"c'est le sens profond, une sorte d'évidence qu'on reconnaît". Elle est
évidente pour toi, moi je n'y crois plus trop à ce genre de truc
vaporeux.
Je sens que tu as quelque chose à me dire, mais ça n'arrive pas (je
n'accuse pas, je constate).

   Quand on te dira qu'on apprécie l'ambiance si particulière ou cette lumière mystérieuse qui se dégage de tes photographies, là, tu tiendras le bon bout.


Je préférerais que l'on trouve de l'harmonie entre l'idée et sa
réalisation, faire qu'il y ait une utilisation de la forme pertinente
vis à vis du fond. Cela face à un public, je précise parce que j'en
suis loin sur mon site (qui est un atelier). Il y a un public mais le
site est un semblant de réalisation, ça reste virtuel et non abouti.

Tu me rétorques que c'est du masochisme de vieux con qui n'a rien compris à l'évolution positive de la pratique grâce au numérique. Tu as sans doute raison, mais quand je mitraille aussi (je ne t'ai pas attendu pour jouer de l'apn), ce n'est pas parce qu'il y aura plus de grain que je vais me gaver.


Je me suis tellement pris le choux avec les tireurs, j'ai attendu
le numérique avec impatience.


J'ai toujours trouvé vieux cons les photographes qui défendent le noir
et blanc, l'argentique, et le milieu de la photo contre celui de l'art.
Mais ce que je reprochais à ton explication, c'était de critiquer ma
manière de faire de la photo. Tu penses que c'est une manière superfi-
cielle.
Je ne contrôle pas, je fais. J'ai l'impression d'avancer, donc je
continue à faire. Vers quoi ça m'entraîne, je ne sais pas.


   

Ce n'est pas une image particulière ou une autre, ou même des détails jolis dans une image, qui ne t'appartiennent pas, c'est le sens profond, une sorte d'évidence qu'on reconnaît, et qu'on pourrait aimer vraiment, en la voyant évoluer dans toutes tes images.


C'est assez amusant ce que tu dis ici, car j'apprécie de plus en plus de
photos (pas les miennes) justement pour un détail particulier. Cela
correpond pour moi à un changement entre une photo finie telle que tu la
défends, et une photo moins finie qui me charme de plus en plus.
Mais j'ai du mal à aller plus loin dans la réflexion sur ce sujet.

Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi, il y a dans les photos
d'Octave, une tonalité générale. Elle n'est peut-être pas des plus
violente.

 
Peut-être que pour Octave photographier est le préalable de sa création
quand pour d'autres c'est l'étape finale. L'antithèse d'Ansel Adams.
Certains proposent des réponses, d'autres des questions. Certains
s'interrogent a posteriori sur ce qui se construit quand pour les autres
tout est arrêté à la conception (et pour qui le tri n'est que la
validation de l'image la plus proche de l'image mentale). Il y a des
photographes qui savent où ils vont et d'autres qui flânent. Il y a le
promeneur et le randonneur. Ceux qui savent où ils vont savent
généralement où ils nous mènent mais il ne faut pas s'étonner que les
flâneurs laissent flâner le public.

Octave est un flâneur. Il est parfois à la frange, en équilibre, un peu
énigmatique. J'ai le curieux sentiment qu'il ne nous dit pas tout mais
je suis tout à fait incapable de motiver cette impression... !? Qui
es-tu Octave ? :-)
Je ne sais pas si le but est de tout dire ?
Etre simple oui, le plus proche du présent.
Après, l'idéal de la liberté et de la transparence, on peut essayer
d'aller vers! Rien de plus.

Est-ce que je suis dans ce que je fais ?
Est-ce que ce que je fais montre plus que ce que je montre simplement
physiquement ?
Est-ce que ce que je fais cache ce que je suis réellement ?
Ce ne sont pas vraiment des questions que je pose.

J'essaye de parler de ce qui m'entoure dans le présent (c'est pour ça
que je ne sais pas si c'est vraiment narcissique). S'il y a deux choses
mystérieuses, c'est bien l'espace et le temps. Là, le présent est le
plus bizarre, tellement difficile à capter, simple aussi, trop simple
puisque toujours là.
D'accord, mais le problème, c'est que tu as voulu me dire quelque chose que je n'aurais pas compris, au final. Echec de communication, quand-même!
C'est marrant, parce que j'ai un peu l'impression de comprendre ce que vous racontez, sans savoir si je retraduirais bien.

Pour moi, Octave fait son boulot, en fait, et ce n'est plus vraiment un boulot de photographe, ni même de web artiste, plutôt quelque chose de l'ordre des performances. Faire au jour le jour, montrer aussitôt, un journal et des interactions.

Et puis, il y a la question de l'atelier, de la façon d'évoluer. On aurait donc le droit de solliciter l'aide et le regard des autres pour apprendre sur le plan technique ( et pourtant la technique, c'est pas le
plus dur ) et pas pour apprendre sur le plan artistique ?

Et pourtant je sais aussi ce que Albert dit : le choix final de la direction à prendre, il est totalement personnel, ça part des pieds et ça finit par atteindre le cerveau, ou l'inverse. Et là on dit « je fais comme ça, et je vous emmerde si ça ne vous convient pas. »

Et l'état de certitude quand au « produit » , ou du moins assez pour en assumer l'apparence, c'est bien peu souvent imho.
Et là, je crois bien que Octave ne produit pas des photos, mais un processus en action.
Ptêt que je me trompe. C'est comme ça que je le perçois.
Plusieurs choses me viennent avec ces discussions un peu chaudes.

Je ne suis pas artiste, je ne le serai jamais, sans doute. Il faut,
j'imagine, une certaine ambition sociale que je n'ai pas.
Alors, il faut essayer de situer ce que je fais à un autre niveau,
passion, occupation, passe-temps, réflexion philosophique, faire pour
faire, laisser une trace, même dans le vide.
Aujourd'hui je fais beaucoup (par rapport à ce que j'ai fait avant). La
réflexion, je la laisse un peu pour quand j'aurai moins d'idées (ou moins envie) de faire.

Dans tout ça, le rapport à l'autre est devenu différent. Depuis que j'ai
décidé que tout ce que je fais est libre, ce qui importe, c'est le
rapport au présent, et penser à ce qui va venir mais au jour le jour.

Là, je copie une attitude de l'art, je décide que c'est l'autre qui juge
et tri ce que je fais, comme c'est le milieu qui décide qui est
intéressant. Moi-même, je fais des choix, mais je ne sais pas trop ce
qui touche plus. Est-ce que ce sont des images muettes, des histoires
foireuses du quotidiens, des petites images animées ? Ce n'est
finalement pas à moi de décider. Peut-on devenir une sorte de capteur
se dirigeant vers des directions plus ou moins décidées par d'autres ?
Si je fais des choses qui vont vers les autres, quoi d'étonnant d'être
curieux de leur réaction et d'en tenir compte ?

Tout ça, c'est du délire, mais pourquoi pas si ça fait voir
différemment ?

Le plus compliqué, c'est de gérer le rapport à l'art. Passant beaucoup
de temps à voir des expos, pièces de théâtre, de danse, à lire, etc...
je m'identifie facilement à des gens qui ont un public, qui sont
considérés comme artistes. J'ai une démarche sans doute proche ou copiée
à ceux-ci. J'espère la même liberté, et je devrais même en avoir plus
puisque j'ai moins de contrainte qu'eux.

Par rapport aux directions, j'en prends, et des dominantes apparaissent,
je prends mon temps, je tourne autour, les choses se règlent, attendent
le moment propice. Si je pense au rapport au texte, ça avance, pas très
vite, moi j'ai l'impression d'une attitude plutôt butée, déterminée vers
quelque chose que j'ignore mais qui sera ou serait une utilisation
fluide du texte avec des photos, en gardant la dureté du quotidien.

Aussi, en photo dès qu'une idée se présente, je la réalise et la montre.
Pourquoi ? C'est vrai que c'est presque convulsif. Peut-être que je
teste ma façon d'improviser, de m'approprier, c'est un exercice, et je
teste aussi mon besoin d'un regard extérieur.

Je me méfie de mon regard, les choses qui me plaisent me déplaisent
trois jours après, les choses insignifiantes et ridicules et honteuses
peuvent devenir intéressantes dans trois jours.

Ca doit se voir, je ne crois pas trop au trucs finis, je veux faire le
plus vite possible pour garder l'idée première et ne pas la perdre dans
des détails ajoutés. Esthétiquement, ça peut se défendre, en comptant
sur le hasard et sa découverte. Je suis pour le premier jet, mais c'est
ponctuel, ça changera peut-être.



Octave

Je ne suis pas artiste, je ne le serai jamais, sans doute. Il faut, j'imagine, une certaine ambition sociale que je n'ai pas.


triste de lire ça
je sais pas si tu avais cette vision là avant de venir sur frp....
moi je dirais que tu t'es laissé embobiner par goudal....

Alors, il faut essayer de situer ce que je fais à un autre niveau, passion, occupation, passe-temps, réflexion philosophique, ....


dommage de ne pas faire simplement de la photo

triste de lire ça

En tout cas, c'est plus sain puisque c'est la réalité! Et je ne m'en
sens pas plus mal.

dommage de ne pas faire simplement de la photo

Oui, je fais simplement de la photo, et même trop simplement, parfois.
Me resituer de temps en temps par rapport à l'art que je vais voir tout
au long de l'année me paraît sain. Mieux que de rêver à une reconnais-
sance d'hypothétique et de fonctionner par rapport à ça. J'y gagne de
la liberté, il me semble.

26/10/2006  
je t'aime bien Octave, donc je vais être franc avec toi :
ça n'a strictement aucun interet.
s'il y en a que ça fait vibrer, merci qu'ils apportent leur témoignage.
je ne demande qu'à comprendre...
Oui, je veux bien admettre que ça n'ait aucun intérêt. J'essaie une
autre approche, quotidienne, pour voir si un point peut ressortir d'une
présentation chronologique journalière (au lieu d'un classement par
genre, comme je fais jusqu'à présent).
Ca m'est venu parce qu'en quelques jours j'ai fait beaucoup de séries
animées, et que ce sera le meilleur moyen pour prendre du recul avec
tout cela, pour regarder objectivement.

La forme de ces pages n'est pas vraiment trouvée, de même que les
animations (trop rapide ?). Je vais faire plusieurs "jours" et essayer
de progresser, d'améliorer, de rendre la vision attrayante, en gardant
un maximum l'originel des moments notés.
Plus précesément, j'accroche plus quand il y a changement du point de prise
de vue que quand il y a changement du cadre depuis le même point.
 

L'idée pour ce "jour", c'est de faire comme toujours et comme jamais des
photos au cours d'une ballade. Savoir pourquoi je les fais, pourquoi au
retour j'en choisis certaines, pourquoi ça ne me lasse pas, pour me
rendre compte que c'est lentement évolutif.
Je choisis de montrer parce que ça me fait avancer, de montrer et de
lire des réactions, ça modifie par le regard des autres. Je veux parler
du quotidien, de l'instant présent, des sens qui mémorisent, ou pas, ou
mal ce temps : le présent.
Dans cette série, j'ai tourné autour de quelques éléments, un faux choux
ou une pierre, c'est une présence, un lieu qui est noté.
Les notes sur ce présent, ce sont les photos bruts, les éventuels textes
ou sons. Une fois triés, montés, coupés, juxtaposés et installés sur le
site, ça devient pour moi des notes montrables.
  Pour revenir sur l'esthétique, je me dis que l'on ne devrait pas copier
les esthétiques du passé, que celles-ci ont été inventées par nécessité
et non pas par "esthétique", justement, (que l'on en a assez dans la
tête de ces visions d'esthétique référencielles, en plus). Alors si on
prend des esthétiques passées, on est forcément ringard.
Ce que j'aime là, je crois, c'est que ça ressemble à un vrai regard, qui
passe sur l'ordinaire, sauf qu'ici il s'arrête, sur "rien".
La photo s'arrête presque toujours là ou le regard pourrait s'arrêter, ou
alors isole ce que d'autres regard n'ont pas su isoler, là elle s'arrête
sur ce que tout le monde voit, et s'arrête quand même, là où personne ne le
ferait.
 
   

Bah ! Je me laisse un peu aller à la rêverie de l'écriture. C'est si facile avec Octave, ses photos n'imposent rien, alors que tant d'autres t'assènent leurs clichés. Le revers, c'est qu'il n'y a pas grand chose à voir, si on attend justement inconsciemment le cliché. Le vide d'Octave est comme une sorte de laisser aller, que j'accompagne volontiers de mon écriture. Mais ne me crois pas complaisant, ni tellement intelligent que j'aurais tout vu de ses photos. Pas du tout, je suis comme toi, je n'y comprend ni n'y vois grand chose. Sauf que je respecte, même si je ne le cerne pas, un photographe qui ne travaille pas comme moi et qui prend le risque de traiter du presque rien et de l'insignifiant.
Moi non plus, je n'adhère pas. Je trouve erroné de traduire l'atmosphère d'une journée avec trois pauvres photos, trois pauvres animations. Mais la pauvreté du propos m'interroge. Cela fait contre-point avec mes images peut-être trop riches. Cela m'aide beaucoup en fait. Ceux qui peuvent m'aider, communiquer, sont ceux qui me heurtent, me gènent, m'interrogent

 
  Tu sais que j'ai pensé, par rapport aux personnages des premiers romans
de Becket qui devenaient de plus en plus impotents et qui
disparaissaient toujours plus, je me disais qu'il serait possible de
faire encore de la photo sans bouger, le cul dans l'herbe, avec un
mètre carré de perspective. Ce serait toujours de la photo, ce serait
toujours digne d'intérêt ?!
J'ai l'impression que pour Octave, ce qu'il présente n'est pas clair pour lui même. Et il cherche ici, qqun pour lui indiquer quoi penser de ses propres photos. Je mets en place sur le site d'abord pour moi. Les réactions
m'électrisent, dans le sens qu'elles m'animent encore plus, mais je n'y
cherche pas de réponse. J'y cherche des réactions que je peux écouter
comme enrichissant ou pas, qui peuvent modifier ou pas certaines choses.
28/10/2006  

http://www.octav.fr/quotidien/06-10-14/072.htm

C'est une image qui ne donne pas de sensation forte, qui n'isole pas
tant que ça un lieu un moment, qui au contraire le fond dans une
sensation trouble, quelque chose de pas fini de ni ceci ni cela, je
roule en voiture entre Nîmes et Marseille, j'écoute la radio échange
deux mots avec ma femme sur le côté cette garigue ingrate, 130 sur
l'autoroute et pourtant je rêve a une promenade le soir que je ne ferais
jamais, il n'y aura pas grand chose, juste un brin d'herbe qui bouge,
pas de quoi en faire une histoire. Et justement... Octave n'en fait pas
une histoire, il en fait quelque chose qui s'approche au plus près de
cette sensation qui n'a pas le temps de s'achever parce qu'il faut
doubler le camion...

J'ai du mal je crois à faire ces images parce que j'ai encore un pied
dans le monde de la bonne photo, de cette nécessaire organisation,
l'esprit occupé par un Cartier Bresson, alors mes flous visent encore à
théatraliser un peu le monde.

 
Le plus beau dont je me souvienne, c'est un coin de salon, avec la
télévision... Ils ont photographié, je ne sais plus quel événement qui
passait à l'écran... au flash !
Extraordinaire!
Tu ne les aurais pas ces photos, par hasard ?

J'imagine l'écran de télé flashé à des moments précis, il ne reste rien,
que les instants.
Ca donne des idées.
L'instant que l'on a voulu capté et qui restera invisible...
Je n'arrive toujours pas accrocher à tes séries de photos. Rien ne m'attire
et pourtant j'essaye de voir ce qui peut intéresser d'autres personnes qui
s'expriment sur tes séries mais je n'y arrive pas.
Pour ce qui est des autres, je ne sais pas, je les laisse répondre.

D'une façon générale, j'essaye depuis quelques temps de vivre le plus
possible au présent. Ce qui n'est pas si évident pour moi. C'est-à-dire
ressentir plus avec mon corps, avec mes sens. Les randonnées m'ont sans
doute rappelé que j'avais un corps, pas forcément gênant, mais aussi là
à me faire ressentir des sensations agréables. Marcher pendant des
heures, à certaines étapes dans la durée les sensations changent, la fatigue devient un plaisir, sans parler du vide dans la tête après une
heure ou deux de marche, il est agréable d'arriver à ne plus penser (ou
presque plus).

Je fais de la photo depuis longtemps, ça tourne depuis toujours autour
de l'autoportrait, de mon rapport à l'autre, de mon rapport au monde,
et tout ce qui tourne autour de l'image, le reflet, la déformation
entre le réel et son image, le temps qui passe à travers l'image, la
recontre avec le lieu, les mondes différents d'un même espace en
fonction de l'endroit de prise de vue.
Je veux maintenant faire entrer davantage le présent dans tout ça, dire
les sensations de l'instant vécu, là, dans cet espace, à ce moment.

Pour les sujets, je m'en fouts un peu, tant que je fais des photos c'est
que je vois des choses photographiques. En ce moment, je n'ai plus
besoin d'aller très loin et j'ai besoin d'être vite devant l'écran
d'ordinateur pour mettre à plat ce que je ramène. Les quelques lieux
que j'arpente depuis déjà longtemps me suffisent pour voir des choses,
différentes à chaque fois, avec de nouvelles envies.

Dans la construction des éléments (photos, textes, sons,...), je
cherche à rendre le mieux possible cet état de présent, cet instant de
rien que je privilégie, et le fait de le privilégier le fait exister,
lui donne une seconde vie (n'est-ce pas ça la photo ?). Il s'agit de
mettre en valeur un instant qui n'a rien de plus qu'un autre, simplement
je le privilégie parce que je l'ai décidé, arbitrairement, je peux faire
semblant d'y trouver de la magie mais il y en a déjà forcément, pas besoin d'en rajouter, chaque instant est déjà magique.
et au final, est ce que ça a abouti ou pas? MDR!!!!.......
Bin non, tu n'as pas compris, ça n'a pas abouti puisque je ne veux pas
que ça aboutisse.

Je voulais y revenir, justement.
Abouti, un truc qui sert à faire une oeuvre finie. Ca devient pour moi
un truc à combattre. Je mets tout dans le spontané, dans la première
touche.
Ce sont les défauts, les dérapages, les mauvais rythmes et bien sûr les
mauvaises expositions (photographiquement parlant), les mauvais
cadrages, les raccords foireux, les trop faibles vitesses, la "mauvaise
lumière", en fait tout ce qui n'est pas parfaitement maîtrisé et qui
grace à cela vit, c'est tout cela qui est à observer avec attention.

Ce qui me gêne un peu tout de même, c'est qu'à force de combattre le "fini", et tout miser sur le côté "vivant" de l'imperfection photographique que tu proposes, tu tombes un peu dans le procédé... Pour au moins justifier ce que je fais sinon pour en faire un principe
général, je précise que c'est ce que je constate en faisant. J'aime bien
les raccords foireux qui laisse partir mon imagination comme dans les
juxtapositions genre : http://www.octav.fr/deuxtemps/044.htm , j'aime les
photos avec des textes décalés à côté, dans les videos en boucle, ce
que je préfère parfois (à mon corps défendant, j'en suis surpris)
l'instant où la boucle se referme, quand ça passe de la dernière à la
première image comme dans :
Voilà, je regarde ce qui s'y passe et je reconstruis autre chose après
avec cette connaissance en plus. Ce n'est pas un procédé, c'est une
façon d'avancer en faisant ce qui m'interpelle, et en partant toujours
de choses qui me surprennent, je ne sais jamais ce que je ferai demain.
Peut-être rien.
Les photos de brousaille, je m'en fous, cela ne m'intéresse pas trop en tant que telles. Par contre je suis très touché, au coeur par la démarche et la façon de montrer, à la fois hésitante et ferme, et très visible.

     On est plus dans l'image, on est dans l'intention, la description illustrée d'un état d'esprit. Et savez-vous ? Dommage de s'arrêter sur une image trop facilement criticable. On loupe quelque chose de plus important.

     Aujourd'hui, en faisant quelques prises de vue, je me suis mis dans la peau de cet état d'esprit. A l'abri des chasseurs, dans la forêt, j'ai trouvé excitant et facile de photographier de cette façon, des choses qui n'ont rien à voir avec ce que photographie Octave, mais que de mon coté, je n'aurais jamais vues autrement.
 
   Le cas de Octave est problématique, il est dans le paradoxe de
l'imperfection comme sujet d'un travail qui, lui, est perfectible. C'est
l'inabouti abouti, qui fait sourire. Mais encore une fois ce n'est pas
nouveau. Rodin, l'inventeur de la sculpture moderne, avança l'inachevé,
l'esquisse, comme une oeuvre. Un gros malin ce Rodin, qui sculptait de
l'inachevé beaucoup plus rapidement et donc en vendait plus.

     Ici l'inabouti ce n'est pas l'oeuvre, c'est la démarche, c'est beaucoup
plus subtil. Et plutôt qu'inabouti ou inachevé, je dirais plutôt imparfait,
pour être encore plus dans le paradoxe, n'est-ce pas Octave ?

     Je comprends ou tu veux en venir, et ce n'est pas du tout mon truc, mais
j'apprécie le travail et les photographies. Par contre, perfectionner une
démarche, se mettre en situation de, être plus perceptif à certaines
lumières, etc... ça procède de la même attitude. On va dire une attitude
volontairement involontaire, pour bien tremper dans le pardoxe.
 
avoue quand même que, vu ce que tu nous présentes depuis plusieurs mois, il est légitime de se poser la question suivante :
Octave n'est il qu'un grand mystificateur ?
Je suis assez sûr de moi en ce moment, j'avance avec l'assurance d'aller
dans la bonne direction. Voie étroite mais riche!
Je pense être sincère, mais comment savoir si j'ai raison, personne ne
peut me le dire. Certains milieux peuvent me reconnaître, d'autres me
renier, est-ce que ça a une valeur d'absolu, jamais. Tout peut toujours
se renverser d'un instant à l'autre. J'imagine le type qui a peint toute
sa vie et qui, à 90 ans se rend compte que toute sa production n'a aucun
sens, que la direction qu'il a prise n'a rien apporté aux autres, et n'a
permis que de le faire vivre dans un semblant de création. Ca peut
arriver, on n'est jamais sûr de prendre une bonne direction, et même si
certains disent que c'est bien, même si certains achètent, ça ne prouve
rien.
(C'est un truc très personnel, le doute. Je comprends que ce ne soit pas
partagé.)

Je pense que la culture aide dans cet inconnu, l'énergie apportée aux
autres peut être une preuve de quelque chose, peut-être aussi d'autres
éléments auxquels je ne pense pas, là.

Mystificateur non, vraiment pas, mais après tout pourquoi pas. Je fais
actuellement les choses avec légèreté, sans prendre conscience de leur
gravité, je balance des trucs sans trop savoir si ça tient la route, un
peu comme (là, par exemple une comparaison conne me vient, j'aurais dû
la rejeter, j'ai failli, et puis finalement, en la repensant une seconde
fois, je la trouve charmante de naïveté, bête) donc un peu comme un
joueur de pétanque qui lancerait une boule en fermant les yeux...

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