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Tantôt, je
pensais que c'était le diaporama le plus décevant
(20 avril 2006)
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Ca commence mal, puis ça continue de la même manière, il n'y en a pas une pour relever l'autre. Ca termine comme ça a commencé, sur le bord d'une route, rien ne retient l'attention. Défilement, nous marchons, rien à voir. Tout est là! |
Tu me paraîs assez carnassier dans ton écriture,
je pense que tu pourrais faire quelque chose avec, voilà! Mais tu pourrais repartir à zéro, il te faudrait un gros coup de pied au cul, et je pourrais te le donner, moi. Je dis ça parce que je rêve d'un coup de pied pour moi, j'en ai tellement marre de ces images belles, de cette volonté de rentrer dans le miroir, de ne plus savoir qu'en faire, de ce miroir (pas le casser, quand-même!). faire avec la photo, c'est toujours trimballer le poids de l'histoire de la photo, ce truc collant, impossible de s'en séparer, ce truc merdique qui est l'histoire de l'esthétique dans la photo. Il faudra bien se poser la question un jour. |
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Moi, malheureusement, je pense encore à faire
de belles photos tout en sachant que ça n'a rien à voir, RIEN A VOIR. Mon seul espoir est de trouver quelque chose dans cette photo, peut-être du côté de la littérature, qui connaît bien le rapport entre réel et sa représentation. Mais, seulement, est-ce que la beauté peut-être une valeur, ou seulement une base, je n'y crois pas du tout en ne faisant que ça. C'est plutôt ça qui m'intéresse, et la lumière est lourde à porter souvent dans la photo. |
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Mais qu'est-ce que vient faire la
beauté la dedans ? La beauté est bien le dernier chemin de
mes soucis. Si on fait les choses comme on a envie, à la vitesse
de la lumière, c'est beau. Tu sais pourquoi je te disais tout à l'heure
qu'il fallait virer dans la série d'herbes du 31 mai 2006 les images
de loin ? Celles avec un horizon, avec un chemin, avec des paysages. C'est
parce que c'est forcément beau. Un certain atavisme nous force à rechercher
le beau là où il n'est plus, depuis longtemps. La beauté viendrait
en la faisant. Et ce n'est pas intéressant. D'abord, il faut faire
quelque chose dont on puisse dire que c'est d'une impossible beauté.
Une beauté qui ne marche pas, une beauté qui flanche, comme
une vieille dame vêtue du seul tissu de ses rides. Une beauté simple,
mais même celà elle n'en veux plus. |
Je ne suis pas si simple. Moi, la beauté, c'est
comme la sensualité, quand je fais des photos de personnes, c'est toujours dans la recherche de sensualité. Quand je fais de la photo, c'est toujours avec le fantôme de la beauté. Ca encadre, ça fige, ça embelli tout, la photo. Je crois inévitable de compter avec. |
24/07/06 "Octave" a écrit
: Et pourquoi ne pas réaliser ce dont on a envie tout simplement
? J'ai |
s'intègrent-elles dans l'esthétisme à la mode, ne s'intègrent-elles pas ? ------------------------------------------------------------------------------------------
La réaction que tu as fait penser à un adolescent en révolte contre l'autorité "ce truc merdique qui est l'histoire de l'esthétique" c'est très proche du "tous des cons" de l'adolescent. Et bien non, ce ne sont pas tous des cons ; les règles actuelles, qu'elles soient mathématiques, scientifiques, techniques, morales ou artistiques, sont le fruit d'une lente évolution, couche par couche, avec des erreurs et des corrections. Cette évolution se poursuit et l'humanité d'hier n'était pas plus conne que celle d'aujourd'hui. J'ai toujours été révolté contre les photographes,
mais pour ce qui est |
La réaction que tu as fait penser à un adolescent en révolte contre l'autorité "ce truc merdique qui est l'histoire de l'esthétique" c'est très proche du "tous des cons" de l'adolescent.
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http://octav.fr/images-sons.htm
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Merci, c'est une forme de critique qui me pose question. Tu as raison, je pense toujours à un carnet de notes dans lequel je mets des idées assez brutes plus ou moins intéressantes, c'est vous qui jugez, et aussi le temps, pour moi. Des choses disparaissent, des choses se précisent, mais je garde toujours en vue de mettre les idées le plus simplement et rapidement possible. Souvent, cette façon de faire donne des solutions qui peuvent se suffire même en étant visible- ment baclées. Si l'idée est présente, c'est déjà une réussite. Reste à savoir si l'idée était bonne ? Dans le cas des flamands, c'est loin d'être évident. Je trouvais que le montage en diaporama de ces cinq photos donnait un rythme particulier. J'y ai simplement rajouté des sons faits en regar- dant ce diaporama, en essayant de coller aux images et en sachant que les décallages dûs au temps des répétitions et aux fonctionnements des navigateurs m'intéressent. |
02/08/06 | |
Cliquer sur poteaux dans : http://octav.fr/histoires.htm Ca marche bien pour moi pour poteaux moins pour chaleur mais tes commentaires ne m'apportent rien dans tous les cas. Je n'aime pas être guidée d'emblée vers une explication de l'auteur, ça empêche le spectateur de faire son propre chemin. |
Tu as raison. Moi non plus, je n'aime pas être
guidé dès le départ. Les photos devaient être là juste pour appuyer le texte. Je rêve d'écrire un texte qui ne soit pas ce que tu lui reproches, qui dure jusqu'au bout des images, mais je n'y arriverai pas. Peut-être devrais-je limiter au simple titre, et alors, les images reprendraient définitivement leur domination ? Finalement, ce n'est plus du tout ce que je voulais faire. Je voulais que des mots tentent de dire d'une autre façon ce que disent les photos. Mais ni qu'elles expliquent, ni qu'elles commentent. Je n'ai pas envie de me prendre choux avec les textes. Je voudrais que ce soit aussi simple que de faire des photos, mais malheureusement ce n'est pas le cas. |
Ce n'est pas simple la photographie.
C'est même très compliqué, surtout quand on commence à associer plus d'une image dans la même image. C'est extrêmement difficile. Le plus dur est de le vouloir facilement, sans s'en rendre compte, comme dans le langage, où on associe plus d'un mot dans une phrase. Ce n'est donc pas si compliqué finalement. On a bien appris à parler quand on était petit. Pour les images ou le texte, c'est juste une question d'entraînement. Mais alors, quand on en arrive au Meta-langage, les images avec le texte, qu'elle mère va nous apprendre cela ? |
Tu parlais sur ton message précédent de
regards ineptes. Je repense à Stockhausen dont j'ai vu un docu sur une répétition en 1966. Il disait qu'après avoir fait une première pièce, et à la vue désolée de son entourage(copains d'école), il a compris qu'il était sur la bonne voie. Tu as raison, en oubliant complètement l'entourage et le qu'en pensera- t-on, on doit arriver à la liberté totale et à l'expression la plus directe. Mais au niveau du langage, c'est très compliqué pour moi. Le son me paraît plus simple. Pour ce rapport texte-image, il y a de plus en plus d'exemples et d'ana- lyses. Il y a aussi les livres d'enfants, toujours plus riches, toujours plus imaginatifs. Il y a la BD. |
Bonsoir Octave, Juste une question. Comment vois-tu le fond derrière tes images ? Blanc ? Et bien de mon point de vue, je vois un fond personnalisé, le mien, qui est gris coloré, couleur sable. Pour ne pas me péter les yeux quand je lis. Je ne comprends pas qu'on reste toujours et encore sur un fond blanc, le standard quand on parcourt le Net. Débile ! Des générations d'internautes sont déjà aveugles. Mais pour ce qu'il y a à voir de toute façon... Si tu veux maîtriser ta présentation, commence par imposer le fond que tu souhaites pour tes internautes. Blanc si tu veux. Mais regarde sur mon site, c'est du E5E5E5, un blanc cassé neutre, avant le gris sinistre, et juste pour calmer les bâtonnets. Des bâtons, il n'y en a pas que dans les champs. Jusqu'à maintenant, le truc le plus chouette sur ta page, celle des images-textes, avec des pages entre parenthèses, et des petites étoiles toutes rouges pour les nouvelles, et que tu me dis à moi que tu es sur la route, il faudrait que je te rejoigne d'un clic. Attends ! Je finis mon café, je viens, mais pourquoi on y est pas directement ? Tu as un compteur sur cette page ? Donc, le plus chouette, sur la route, oublié le compteur, quand le regard défile, d'une image à l'autre, plus loin. C'est vague, non défini, j'y suis. Le reste se coltine du texte en trop du reste. C'est surchargé et jamais baroque, c'est pauvre et pas assez minimal. Il faut choisir son camp. Ce n'est pas celui du spectateur, qui n'est pas ton ami. Oublie-nous, nous sommes égoïstes et cruels. Ce n'est pas la peine de se jeter par un travail hâtif sous l'opprobre inepte. |
sont déjà aveugles. Mais pour ce qu'il y a à voir de toute façon...
tu souhaites pour tes internautes. Blanc si tu veux. sur cette page ?
baroque, c'est pauvre et pas assez minimal.
la peine de se jeter par un travail hâtif sous l'opprobre inepte.
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La page blanche, fond par excellence ? Tu
oublies qu'ici il s'agit d'un écran et d'un fond blanc lumineux.
D'accord pour le fond blanc version papier, encore que des maisons d'édition
comme Actes Sud publient depuis longtemps sur papier jaune, pour le confort
des yeux. (Mais les pages de leur site sont blanches ):? Le parti pris de laisser la présentation de ton site aux aléas des affichages sonne pour moi comme inachevé. Mais bon, pourquoi pas. Je pense que montrer des photographies sur un site n'est pas une finalité. C'est comme un press-book, un document pour information qui ne peut tenir lieu d'exposition. Ou alors, si on recherche une finalité sur écran, autant en maîtriser la façon, cela fait parti de l'oeuvre, s'il en est. On empile plus sur les cimaises comme aux salons XIXème. Dans l'esprit du rapport images-texte, ce travail n'est pas nul. Je le trouve pertinent, parfois. Pourtant, ton égérie, Sophie Calle, avec ses aveugles, en fait un peu trop, mais au moins elle maîtrise tous les aspects de la relation. Un fond blanc, ou pas, peu importe, c'est quand même lui qui met en relation. |
Moins j'en fais, mieux c'est. Ce que je voulais dire,
c'est q'une page Ca me surprend que tu dises ça. J'ai déjà parlé de Sophie Calle ? |
19/08/06 | |
Il y a recadrage et recadrage, il faut les faire sur
des parties intéressantes ou l'on veut montrer le détail
et mettre en valeur certaine parties de la photo, mais a la tout va c'est
lassant et pas intéressant comme certaines que tu nous montre, |
Ton commentaire me permet de me poser les questions plus
clairement. Qu'est-ce qu'une partie intéressante d'une photo (et donc du monde), qu'est-ce que le cadrage ? Pourquoi montrer des détails ? Toujours cette envie d'entrer dans l'image, quelle qu'elle soit. Qu'est-ce que je veux mettre en valeur ? J'en reviens toujours au même, ce n'est pas le sujet qui m'intéresse, mais l'image elle-même, en ce moment le rapport netteté-flou. Aussi raconter mon quotidien "on ne peut plus ennuyeux" avec ce que j'ai comme moyens, la photo, le son et/ou le texte. Là, dans ces "dépouillements", c'est le développement dans le temps (semblant d'histoire), le besoin de rentrer de force le texte dans les images, de rapprocher les deux. Mais si c'est lassant et pas intéressant, c'est raté, évidemment! |
Salut, Non c'est pas raté. Continue et amuse-toi. |
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C'est toujours bien ces recherches, pas forcément
pour le résultat, mais pour la recherche elle-même. Continue à fouiller, à te trouver, à te perdre. Et si jamais tu trouves des réponses, c'est que tu n'as pas posé les bonnes questions :-) |
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25/08/06 | |
Ca a l'air d'être un mec assez spécial.
D'après ce que j'ai compris, il a fait ces photos jeune. Il n'en fait plus maintenant. Et depuis, il fait des conférences contre le racisme en présentant ces photos. C'est ça ?! J'ai vu l'expo, j'étais passé assez vite, et petit à petit j'ai ralenti, et j'ai fini par trouver quelques photos très parlantes, et "belles" au sens de la clarté du contenu, de sa dureté, de son efficacité, alors que moi, en général, je suis très distant avec toute image de reportage. Donc, au final, je ne suis pas trop d'accord avec son rapport à l'expo et au temps de regard sur une photo, et même pour ses images qui y gagnent quand on rentre vraiment dedans. Il y a bien des manières de montrer des photos sur un mur mais je ne me souviens plus de la sienne. Simple, je suppose. Parce qu'il critique Nan Goldin à ce sujet. Je me souviens l'avoir découvert dans des livres. Quand j'ai vu une première installation d'elle, c'était un simple diaporama rythmé mécaniquement, assez rapide, mais surtout avec des diapos aux couleurs un peu passées, des originaux ou copies exactes (pas retouchées), ce qui donnait un poids à ces témoignages. Cette installation était beaucoup plus prenante que ses images bien léchées dans les livres. |
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Ben justement n'es tu pas d'accord avec lui ici sur le
fait que la succession brute est mieux qu'une image lêchée et passée au rang d'icone ? |
Pour Nan Goldin, c'est sûr. pour Jacob Holdt,
moins, puisque j'ai vu dans ses icônes des choses brutales, visuellement entre attirant et violent (un peu la force de Diane Arbus). Mais je vois plutôt deux mediums assez différents, et il y a énormemment d'exemples d'oeuvres qui fonctionnent en image seule. Juste un exemple, je commence à être sensible aux photos d'Andres Serrano. J'en ai vu aujourd'hui, et chacune a son poids. Mais c'est vrai qu'il joue avec l'icône. Mais en fin de compte, quand on fait de la photo unique, n'est-on pas obligé de jouer avec l'icône ? Personnellement, j'ai déjà plusieurs fois démarré des projets d'images multiples, avec des envies de cinéma, de roman-photo ou quoi, pour finir avec des images fixes, seules (léchées, je ne sais pas, mais un peu comme des icônes). |
28/08/06 | |
Une suite muette avec des carrés de 400X400
pixels, c'est brut,
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Pour la répétition ou l'accumulation,
c'est une base, de prendre les D'autre part, vous me donnez l'impression de vous prévaloir du n'importe quoi.
garde, ça ne vous plait pas, je mets de coté"
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01/09/06 | |
Pourquoi ne pas attendre un peu afin
de donner corps à cette étude, une consistance. Tu n'as pas
besoin de nous montrer l'intérieur de ton estomac pour qu'on voit
comment tu digères. En plus, si cela prend vraiment de l'allure, que tu trouves quelque chose à montrer, qui se tienne et aboutisse à un vrai mystère, que tu nous offrirais comme tel, ce serait gâché par tes explications préliminaires. A table, on a pas forcément envie de voir la cuisine. Et dans une cuisine, qui est le lieu de joie de la maison, si c'est une vraie cuisine où mange et discute le cuisinier avec ses copains et ses copines, de toute façon, on y parle que de sexe !-:) Je ne te jette pas la pierre, je suis pareil, on est pareils. C'est pourquoi tu devrais quand même te faire une petite règle de discipline dans tes rapports compulsifs avec le Net : "Je prends le temps de ne poster que ce qui est vraiment digéré." PS : Tu le dis toi-même, et c'est un manque de respect envers tes spectateurs, car tu travailles à partir "de photos anciennes". Un travail sérieux se réalise de toutes pièces avec les photographies créées dans ce but. Je sais, tu ne seras pas d'accord, mais c'est comme pour préparer une exposition en allant chercher dans ses archives les meilleures photos. Pour moi, c'est comme les mecs du XIXème qui empilaient sur les cimaises... |
Ce que je fais n'est pas vraiment tripal, il y a un
certain recul même vis à vis de ce que j'ai l'air de jeter. Je ne suis pas d'accord. Mon site est un carnet de notes, je le rends Je dis que c'est à base de photos anciennes pour éclaircir,
pour qu'on |
Ben le net, c'est peut-être une cuisine, un e-laboratoire
? En tous cas, ce n'est pas quelque chose de bien défini, pas forcement un lieu d'expo pour les choses au point, achevées. C'est ce qu'on en fait de la façon dont on s'en sert. Sinon, où vivre ces tâtonnements, ce besoin d'interactions sans engagement, cette apprentissage de ce qu'on a à faire ? Que faire quand - c'est mon cas - on ne digère jamais vraiment, on ne quitte jamais vraiment une série de photos, simplement elle s'éloigne. Ce sont de vraies questions, est-ce que je dois reformater mes dd et ne jamais revenir sur ce qui n'a pas abouti complétement à un moment, ou bien essayer de nouveau. Je viens de passer une longue soirée à fouiller mon dd pour essayer de retrouver l'image centrale d'un tryptique, égarée ou détruite, j'ai trouvé beaucoup de choses des dernières années, ça m'a fait très bizarre. Tout ce qui est tombé à l'eau, que faut-il en faire ? |
Je trouverais dommage que l'on se fâche! Quand je parle de morale, je parle uniquement de morale par rapport à la création, seulement par rapport à ce que tu disais. Ce n'était pas une attaque indirecte ou détournée à ta morale intime dont je n'ai aucune idée. Ce que tu écris à Noëlle est pour moi une morale. Moi, je suis pour l'ouverture totale (au pire le copyleft), les échanges de découvertes, d'idées et la liberté de prendre et de donner. On peut dire que je n'ai plus de respect pour ce que je fais, mais c'est plutôt que ce qui m'intéresse, c'est ce que je fais aujourd'hui. Ce que j'ai fait hier, on peut le piquer, le transformer et même en faire de l'argent, je m'en fouts. Je pense aussi que l'on ne produit rien de personnel sinon on dessinnerait des biches dans les cavernes. Dans la tête, on est plein de références, de tries faits par nous-même d'oeuvres classées par ordre d'importance de milliers de gens qui sont autres que nous. Je ne pense pas pouvoir dire si ce que je fais est bien ou nul. Evidemment, je pense que c'est intéressant et ouvert... mais c'est aux autres de juger vraiment ce que je fais, j'en suis incapable, trop impliqué! J'ai donc doublement besoin des autres, et de toi. En plus, tu fais un travail de qualité de recherche sur ce qu'est la photo. Ce serait dommage de nous priver d'échanges. Tout ça juste pour discuter, je ne sais pas pour les autres mais pour moi, rien que cet échange m'est important, il m'a permis de mettre à plat, d'exprimer concrètement ces idées qui sinon seraient restées à l'état de bouilli dans le néant. Tout ça pour discuter veut dire pour moi qu'il ne s'agit pas d'attaquer l'autre par forum public interposé, mais que répondre aux critiques ou questions ou quoi, c'est pour voir sous un angle différent et appréhender tel idée autrement, et en sortir des idées nouvelles. Ca permet de réaliser ce qui nous intéresse par rapport à l'intérêt de l'autre. Enfin, l'intérêt d'un forum c'est de ne pas être seul. |
Ben le net, c'est peut-être une cuisine, un e-laboratoire ?
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Peut-être voudrais-tu là grâce d'avoir
affaire à de vrais prédateurs, qui te rongeront jusqu'a l'os
pour en faire une chair meilleure, plutôt qu'a des grignoteurs, brocanteurs et ferailleurs qui raflent les pièces détachées sans leur donner sens et vie. (FYI : c'est un « tu » rhétorique, qui en l'occurence signifie « je », bien sûr). Mais finalement, tu as raison. La liberté des autres étend la mienne à l'infini, c'est une sacrée morale, difficile d'être à la hauteur même si ça reste mon idéal. |
J'ai mis du temps à admettre que mon petit travail
n'avait pas de valeur marchande. C'est pourtant simple, ça n'a aucune valeur marchande. Et puis, on ne peut pas vraiment me piquer mes idées puisqu'elle n'ont de valeur que développées à ma sauce. Ce que je fais, c'est des trucs visuels à base d'idées développées avec le medium photos (et parfois d'autres). Mais ça libère la tête de ne plus se prendre le choux avec sa petite création. |
Je ne suis pas du tout partisant du partage,
on ne crée pas ensemble,
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02/08/06 | |
très très bonne idée!... quand je suis en voiture j'aime bien regarder les autres quand on est en train de doubler... des échanges furtifs, un vague sentiment de voyeurisme.... "sur la route 2" est trés belle avec ce bras alangui... les images sont simples et graphiques... des aplats et des lignes droites, un côté minimal... mériterait peut-être un peu de travail sous toshop (contraste, saturation etc.) L'ombre au premier plan... je sais pas trop... c'est peut-être génant mais par ailleurs çà nous situe à l'intérieur de la voiture du photographe... |
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Cette fois quelques trucs sympas... mais ca manque de quelque chose... Oui, mais de quoi ?...
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26/08/06 | |
Octave dans un élan de modestie estime qu'il ne fera jamais mieux que cette simplicité toute complexe des herbes qu'il a capturées. Donc le son est superflu. Le texte aussi d'ailleurs | Merci pour ce mot (simplicité toute complexe). Mais si je n'avais pas écrit que je pense à ce moment que je ne ferai plus aussi bien à l'avenir, tu ne l'aurais pas su, et tu aurais regardé ces photos différemment, non ?! Et puis, j'en ai un peu assez du silence des images en ce moment, voilà pourquoi j'essaye de mettre des mots à leur côté. Et puis, plus ça va, en faisant pour le web, je trouve de plus en plus de points communs avec le medium livre. Et quand je pense à livre, je pense à mots! |
03/09/06 | |
Il y a une sorte d'humour et de façon un peu incorrecte de regarder les gens, dans tes scènes de rue. Alors que tes images de nature sont presque sérieuses en comparaison. Voilà ce que je voulais dire. | C'est quand tu le dis que je le réalise. Oui,
ces regards sont très différents et c'est intéressant pour moi. (Voilà un exemple d'apport d'un regard extérieur!) Ce sont deux mondes. |
09/09/06 | |
Bonjour Octave, Je le pense comme Alf. Dans Nîmes il y a quelque chose de je m'enfoutiste mélangé à du sous-jacent presque phénoménologique, un constat du monde par Octave. Une sorte d'auto-portrait très pertinent. Où va se cacher l'objectivité ? Bravo, continue ! Et alors... Tout cela est tellement mélangé avec d'autres attitudes qui deviennent à fortiori complaisantes, narcissiques. Il est dommage que tu ne sois pas capable de faire la différence, et que tu en appelles à tes spectateurs. Je te l'ai déjà dit, tu sembles l'avoir pris de haut, alors que c'est juste une indication sur le travail nécessaire de comprendre et assumer sa propre démarche. A force de proposer tout et n'importe quoi tu vas la perdre. Par exemple, les panos. J'ai l'impression que tu découvres tout ce que l'on peut faire à partir de ces associations d'images. Tu voudrais en montrer des kilomètres mais il arrive un moment ou il faut décider ce qui est important et ce qui ne l'est pas, ce qui est personnel, vraiment, et qui mérite d'être renouvelé, encore, avant de décider que je tiens quelque chose, je vais demain le refaire, et réétudier la question pour comprendre pourquoi, et sans doute recommencer autrement. Je crois revoir mes kilomètres de diapos sur la table lumineuse, rejetés oubliés ; cela fait mal car la diapo coutait cher quand on a pas un rond et beaucoup de prétention. C'est peut-être le problème aujourd'hui. Les photos d'une carte flash ne coutent rien, on a l'impression d'être à l'intérieur de la corne d'abondance, alors que l'angoisse de ne pas se tromper je ne pourrais plus recommencer, aiguise. Sans déconner, je n'oserais montrer aux internautes des trucs d'aussi peu d'intérêt. |
Vraiment, je ne comprends pas ce que tu veux me dire.
Déjà, je trouve Je le pense comme Alf. Dans Nîmes il y a quelque chose de je m'enfoutiste mélangé à du sous-jacent presque phénoménologique, un constat du monde par Octave. Une sorte d'auto-portrait très pertinent. Où va se cacher l'objectivité ? Bravo, continue !
Et alors... Tout cela est tellement mélangé avec d'autres attitudes qui deviennent à fortiori complaisantes, narcissiques. Il est dommage que tu ne sois pas capable de faire la différence, et que tu en appelles à tes spectateurs.
Je te l'ai déjà dit, tu sembles l'avoir pris de haut, alors que c'est juste une indication sur le travail nécessaire de comprendre et assumer sa propre démarche. A force de proposer tout et n'importe quoi tu vas la perdre.
Par exemple, les panos. J'ai l'impression que tu découvres tout ce que l'on peut faire à partir de ces associations d'images.
mais il arrive un moment ou il faut décider ce qui est important et ce qui ne l'est pas, ce qui est personnel, vraiment, et qui mérite d'être renouvelé, encore, avant de décider que je tiens quelque chose, je vais demain le refaire, et réétudier la question pour comprendre pourquoi, et sans doute recommencer autrement.
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Bonjour Octave, http://octav.fr/tourneur.htm que j'aime beaucoup!
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Tu me demandes ce que j'aime vraiment ?
que j'aime beaucoup!
Ce n'est pas une image particulière ou une autre, ou même des détails jolis dans une image, qui ne t'appartiennent pas, c'est le sens profond, une sorte d'évidence qu'on reconnaît, et qu'on pourrait aimer vraiment, en la voyant évoluer dans toutes tes images.
Quand on te dira qu'on apprécie l'ambiance si particulière ou cette lumière mystérieuse qui se dégage de tes photographies, là, tu tiendras le bon bout.
Tu me rétorques que c'est du masochisme de vieux con qui n'a rien
compris à l'évolution positive de la pratique grâce
au numérique. Tu as sans doute raison, mais quand je mitraille aussi
(je ne t'ai pas attendu pour jouer de l'apn), ce n'est pas parce qu'il
y aura plus de grain que je vais me gaver. |
Ce n'est pas une image particulière ou une autre, ou même des détails jolis dans une image, qui ne t'appartiennent pas, c'est le sens profond, une sorte d'évidence qu'on reconnaît, et qu'on pourrait aimer vraiment, en la voyant évoluer dans toutes tes images.
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Peut-être que pour Octave photographier est le
préalable de sa création quand pour d'autres c'est l'étape finale. L'antithèse d'Ansel Adams. Certains proposent des réponses, d'autres des questions. Certains s'interrogent a posteriori sur ce qui se construit quand pour les autres tout est arrêté à la conception (et pour qui le tri n'est que la validation de l'image la plus proche de l'image mentale). Il y a des photographes qui savent où ils vont et d'autres qui flânent. Il y a le promeneur et le randonneur. Ceux qui savent où ils vont savent généralement où ils nous mènent mais il ne faut pas s'étonner que les flâneurs laissent flâner le public. Octave est un flâneur. Il est parfois à la frange, en équilibre, un peu énigmatique. J'ai le curieux sentiment qu'il ne nous dit pas tout mais je suis tout à fait incapable de motiver cette impression... !? Qui es-tu Octave ? :-) |
Je ne sais pas si le but est de tout dire ? Etre simple oui, le plus proche du présent. Après, l'idéal de la liberté et de la transparence, on peut essayer d'aller vers! Rien de plus. Est-ce que je suis dans ce que je fais ? Est-ce que ce que je fais montre plus que ce que je montre simplement physiquement ? Est-ce que ce que je fais cache ce que je suis réellement ? Ce ne sont pas vraiment des questions que je pose. J'essaye de parler de ce qui m'entoure dans le présent (c'est pour ça que je ne sais pas si c'est vraiment narcissique). S'il y a deux choses mystérieuses, c'est bien l'espace et le temps. Là, le présent est le plus bizarre, tellement difficile à capter, simple aussi, trop simple puisque toujours là. |
D'accord, mais le problème, c'est que tu as voulu
me dire quelque chose que je n'aurais pas compris, au final. Echec de communication,
quand-même! C'est marrant, parce que j'ai un peu l'impression de comprendre ce que vous racontez, sans savoir si je retraduirais bien. Pour moi, Octave fait son boulot, en fait, et ce n'est plus vraiment un boulot de photographe, ni même de web artiste, plutôt quelque chose de l'ordre des performances. Faire au jour le jour, montrer aussitôt, un journal et des interactions. Et puis, il y a la question de l'atelier, de la façon d'évoluer. On aurait donc le droit de solliciter l'aide et le regard des autres pour apprendre sur le plan technique ( et pourtant la technique, c'est pas le plus dur ) et pas pour apprendre sur le plan artistique ? Et pourtant je sais aussi ce que Albert dit : le choix final de la direction à prendre, il est totalement personnel, ça part des pieds et ça finit par atteindre le cerveau, ou l'inverse. Et là on dit « je fais comme ça, et je vous emmerde si ça ne vous convient pas. » Et l'état de certitude quand au « produit » , ou du moins assez pour en assumer l'apparence, c'est bien peu souvent imho. Et là, je crois bien que Octave ne produit pas des photos, mais un processus en action. Ptêt que je me trompe. C'est comme ça que je le perçois. |
Plusieurs choses me viennent avec ces discussions un
peu chaudes. Je ne suis pas artiste, je ne le serai jamais, sans doute. Il faut, j'imagine, une certaine ambition sociale que je n'ai pas. Alors, il faut essayer de situer ce que je fais à un autre niveau, passion, occupation, passe-temps, réflexion philosophique, faire pour faire, laisser une trace, même dans le vide. Aujourd'hui je fais beaucoup (par rapport à ce que j'ai fait avant). La réflexion, je la laisse un peu pour quand j'aurai moins d'idées (ou moins envie) de faire. Dans tout ça, le rapport à l'autre est devenu différent. Depuis que j'ai décidé que tout ce que je fais est libre, ce qui importe, c'est le rapport au présent, et penser à ce qui va venir mais au jour le jour. Là, je copie une attitude de l'art, je décide que c'est l'autre qui juge et tri ce que je fais, comme c'est le milieu qui décide qui est intéressant. Moi-même, je fais des choix, mais je ne sais pas trop ce qui touche plus. Est-ce que ce sont des images muettes, des histoires foireuses du quotidiens, des petites images animées ? Ce n'est finalement pas à moi de décider. Peut-on devenir une sorte de capteur se dirigeant vers des directions plus ou moins décidées par d'autres ? Si je fais des choses qui vont vers les autres, quoi d'étonnant d'être curieux de leur réaction et d'en tenir compte ? Tout ça, c'est du délire, mais pourquoi pas si ça fait voir différemment ? Le plus compliqué, c'est de gérer le rapport à l'art. Passant beaucoup de temps à voir des expos, pièces de théâtre, de danse, à lire, etc... je m'identifie facilement à des gens qui ont un public, qui sont considérés comme artistes. J'ai une démarche sans doute proche ou copiée à ceux-ci. J'espère la même liberté, et je devrais même en avoir plus puisque j'ai moins de contrainte qu'eux. Par rapport aux directions, j'en prends, et des dominantes apparaissent, je prends mon temps, je tourne autour, les choses se règlent, attendent le moment propice. Si je pense au rapport au texte, ça avance, pas très vite, moi j'ai l'impression d'une attitude plutôt butée, déterminée vers quelque chose que j'ignore mais qui sera ou serait une utilisation fluide du texte avec des photos, en gardant la dureté du quotidien. Aussi, en photo dès qu'une idée se présente, je la réalise et la montre. Pourquoi ? C'est vrai que c'est presque convulsif. Peut-être que je teste ma façon d'improviser, de m'approprier, c'est un exercice, et je teste aussi mon besoin d'un regard extérieur. Je me méfie de mon regard, les choses qui me plaisent me déplaisent trois jours après, les choses insignifiantes et ridicules et honteuses peuvent devenir intéressantes dans trois jours. Ca doit se voir, je ne crois pas trop au trucs finis, je veux faire le plus vite possible pour garder l'idée première et ne pas la perdre dans des détails ajoutés. Esthétiquement, ça peut se défendre, en comptant sur le hasard et sa découverte. Je suis pour le premier jet, mais c'est ponctuel, ça changera peut-être. Octave |
Je ne suis pas artiste, je ne le serai jamais, sans doute. Il faut, j'imagine, une certaine ambition sociale que je n'ai pas.
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triste de lire ça En tout cas, c'est plus sain puisque c'est la réalité!
Et je ne m'en dommage de ne pas faire simplement de la photo Oui, je fais simplement de la photo, et même trop simplement, parfois. |
26/10/2006 | |
je t'aime bien Octave, donc je vais être franc avec
toi : ça n'a strictement aucun interet. s'il y en a que ça fait vibrer, merci qu'ils apportent leur témoignage. je ne demande qu'à comprendre... |
Oui, je veux bien admettre que ça n'ait aucun
intérêt. J'essaie une autre approche, quotidienne, pour voir si un point peut ressortir d'une présentation chronologique journalière (au lieu d'un classement par genre, comme je fais jusqu'à présent). Ca m'est venu parce qu'en quelques jours j'ai fait beaucoup de séries animées, et que ce sera le meilleur moyen pour prendre du recul avec tout cela, pour regarder objectivement. La forme de ces pages n'est pas vraiment trouvée, de même que les animations (trop rapide ?). Je vais faire plusieurs "jours" et essayer de progresser, d'améliorer, de rendre la vision attrayante, en gardant un maximum l'originel des moments notés. |
Plus précesément, j'accroche plus quand
il y a changement du point de prise de vue que quand il y a changement du cadre depuis le même point. |
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L'idée pour ce "jour", c'est de faire comme toujours
et comme jamais des photos au cours d'une ballade. Savoir pourquoi je les fais, pourquoi au retour j'en choisis certaines, pourquoi ça ne me lasse pas, pour me rendre compte que c'est lentement évolutif. Je choisis de montrer parce que ça me fait avancer, de montrer et de lire des réactions, ça modifie par le regard des autres. Je veux parler du quotidien, de l'instant présent, des sens qui mémorisent, ou pas, ou mal ce temps : le présent. Dans cette série, j'ai tourné autour de quelques éléments, un faux choux ou une pierre, c'est une présence, un lieu qui est noté. Les notes sur ce présent, ce sont les photos bruts, les éventuels textes ou sons. Une fois triés, montés, coupés, juxtaposés et installés sur le site, ça devient pour moi des notes montrables. |
Pour revenir sur l'esthétique, je me dis que l'on
ne devrait pas copier les esthétiques du passé, que celles-ci ont été inventées par nécessité et non pas par "esthétique", justement, (que l'on en a assez dans la tête de ces visions d'esthétique référencielles, en plus). Alors si on prend des esthétiques passées, on est forcément ringard. |
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Ce que j'aime là, je crois, c'est que ça
ressemble à un vrai regard, qui passe sur l'ordinaire, sauf qu'ici il s'arrête, sur "rien". La photo s'arrête presque toujours là ou le regard pourrait s'arrêter, ou alors isole ce que d'autres regard n'ont pas su isoler, là elle s'arrête sur ce que tout le monde voit, et s'arrête quand même, là où personne ne le ferait. |
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Bah ! Je me laisse un peu aller à la
rêverie de l'écriture. C'est si facile avec Octave, ses
photos n'imposent rien, alors que tant d'autres t'assènent leurs
clichés.
Le revers, c'est qu'il n'y a pas grand chose à voir, si on attend
justement inconsciemment le cliché. Le vide d'Octave est comme
une sorte de laisser aller, que j'accompagne volontiers de mon écriture.
Mais ne me crois pas complaisant, ni tellement intelligent que j'aurais
tout vu de ses photos. Pas du tout, je suis comme toi, je n'y comprend
ni n'y vois grand chose. Sauf que je respecte, même si je ne le
cerne pas, un photographe qui ne travaille pas comme moi et qui prend
le risque de traiter du presque rien et de l'insignifiant.
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Tu sais que j'ai pensé, par rapport aux personnages
des premiers romans de Becket qui devenaient de plus en plus impotents et qui disparaissaient toujours plus, je me disais qu'il serait possible de faire encore de la photo sans bouger, le cul dans l'herbe, avec un mètre carré de perspective. Ce serait toujours de la photo, ce serait toujours digne d'intérêt ?! |
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J'ai l'impression que pour Octave, ce qu'il présente n'est pas clair pour lui même. Et il cherche ici, qqun pour lui indiquer quoi penser de ses propres photos. | Je mets en place sur le site d'abord pour moi. Les réactions m'électrisent, dans le sens qu'elles m'animent encore plus, mais je n'y cherche pas de réponse. J'y cherche des réactions que je peux écouter comme enrichissant ou pas, qui peuvent modifier ou pas certaines choses. |
28/10/2006 | |
http://www.octav.fr/quotidien/06-10-14/072.htm C'est une image qui ne donne pas de sensation forte, qui n'isole pas J'ai du mal je crois à faire ces images parce que j'ai encore
un pied |
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Le plus beau dont je me souvienne, c'est un coin de salon,
avec la télévision... Ils ont photographié, je ne sais plus quel événement qui passait à l'écran... au flash ! |
Extraordinaire! Tu ne les aurais pas ces photos, par hasard ? J'imagine l'écran de télé flashé à des moments précis, il ne reste rien, que les instants. Ca donne des idées. L'instant que l'on a voulu capté et qui restera invisible... |
Je n'arrive toujours pas accrocher à tes séries
de photos. Rien ne m'attire et pourtant j'essaye de voir ce qui peut intéresser d'autres personnes qui s'expriment sur tes séries mais je n'y arrive pas. |
Pour ce qui est des autres, je ne sais pas, je les laisse
répondre. D'une façon générale, j'essaye depuis quelques temps de vivre le plus possible au présent. Ce qui n'est pas si évident pour moi. C'est-à-dire ressentir plus avec mon corps, avec mes sens. Les randonnées m'ont sans doute rappelé que j'avais un corps, pas forcément gênant, mais aussi là à me faire ressentir des sensations agréables. Marcher pendant des heures, à certaines étapes dans la durée les sensations changent, la fatigue devient un plaisir, sans parler du vide dans la tête après une heure ou deux de marche, il est agréable d'arriver à ne plus penser (ou presque plus). Je fais de la photo depuis longtemps, ça tourne depuis toujours autour de l'autoportrait, de mon rapport à l'autre, de mon rapport au monde, et tout ce qui tourne autour de l'image, le reflet, la déformation entre le réel et son image, le temps qui passe à travers l'image, la recontre avec le lieu, les mondes différents d'un même espace en fonction de l'endroit de prise de vue. Je veux maintenant faire entrer davantage le présent dans tout ça, dire les sensations de l'instant vécu, là, dans cet espace, à ce moment. Pour les sujets, je m'en fouts un peu, tant que je fais des photos c'est que je vois des choses photographiques. En ce moment, je n'ai plus besoin d'aller très loin et j'ai besoin d'être vite devant l'écran d'ordinateur pour mettre à plat ce que je ramène. Les quelques lieux que j'arpente depuis déjà longtemps me suffisent pour voir des choses, différentes à chaque fois, avec de nouvelles envies. Dans la construction des éléments (photos, textes, sons,...), je cherche à rendre le mieux possible cet état de présent, cet instant de rien que je privilégie, et le fait de le privilégier le fait exister, lui donne une seconde vie (n'est-ce pas ça la photo ?). Il s'agit de mettre en valeur un instant qui n'a rien de plus qu'un autre, simplement je le privilégie parce que je l'ai décidé, arbitrairement, je peux faire semblant d'y trouver de la magie mais il y en a déjà forcément, pas besoin d'en rajouter, chaque instant est déjà magique. |
et au final, est ce que ça a abouti
ou pas? MDR!!!!....... |
Bin non, tu n'as pas compris, ça
n'a pas abouti puisque je ne veux pas que ça aboutisse. Je voulais y revenir, justement. Abouti, un truc qui sert à faire une oeuvre finie. Ca devient pour moi un truc à combattre. Je mets tout dans le spontané, dans la première touche. Ce sont les défauts, les dérapages, les mauvais rythmes et bien sûr les mauvaises expositions (photographiquement parlant), les mauvais cadrages, les raccords foireux, les trop faibles vitesses, la "mauvaise lumière", en fait tout ce qui n'est pas parfaitement maîtrisé et qui grace à cela vit, c'est tout cela qui est à observer avec attention. |
Ce qui me gêne un peu tout de même, c'est qu'à force de combattre le "fini", et tout miser sur le côté "vivant" de l'imperfection photographique que tu proposes, tu tombes un peu dans le procédé... | Pour au moins justifier ce que je fais sinon
pour en faire un principe général, je précise que c'est ce que je constate en faisant. J'aime bien les raccords foireux qui laisse partir mon imagination comme dans les juxtapositions genre : http://www.octav.fr/deuxtemps/044.htm , j'aime les photos avec des textes décalés à côté, dans les videos en boucle, ce que je préfère parfois (à mon corps défendant, j'en suis surpris) l'instant où la boucle se referme, quand ça passe de la dernière à la première image comme dans : Voilà, je regarde ce qui s'y passe et je reconstruis autre chose après avec cette connaissance en plus. Ce n'est pas un procédé, c'est une façon d'avancer en faisant ce qui m'interpelle, et en partant toujours de choses qui me surprennent, je ne sais jamais ce que je ferai demain. Peut-être rien. |
Les photos de brousaille, je m'en fous,
cela ne m'intéresse pas trop en tant que telles. Par contre je suis
très touché, au coeur par la démarche et la façon
de montrer, à la fois hésitante et ferme, et très
visible. On est plus dans l'image, on est dans l'intention, la description illustrée d'un état d'esprit. Et savez-vous ? Dommage de s'arrêter sur une image trop facilement criticable. On loupe quelque chose de plus important. Aujourd'hui, en faisant quelques prises de vue, je me suis mis dans la peau de cet état d'esprit. A l'abri des chasseurs, dans la forêt, j'ai trouvé excitant et facile de photographier de cette façon, des choses qui n'ont rien à voir avec ce que photographie Octave, mais que de mon coté, je n'aurais jamais vues autrement. |
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Le cas de Octave est problématique,
il est dans le paradoxe de l'imperfection comme sujet d'un travail qui, lui, est perfectible. C'est l'inabouti abouti, qui fait sourire. Mais encore une fois ce n'est pas nouveau. Rodin, l'inventeur de la sculpture moderne, avança l'inachevé, l'esquisse, comme une oeuvre. Un gros malin ce Rodin, qui sculptait de l'inachevé beaucoup plus rapidement et donc en vendait plus. Ici l'inabouti ce n'est pas l'oeuvre, c'est la démarche, c'est beaucoup plus subtil. Et plutôt qu'inabouti ou inachevé, je dirais plutôt imparfait, pour être encore plus dans le paradoxe, n'est-ce pas Octave ? Je comprends ou tu veux en venir, et ce n'est pas du tout mon truc, mais j'apprécie le travail et les photographies. Par contre, perfectionner une démarche, se mettre en situation de, être plus perceptif à certaines lumières, etc... ça procède de la même attitude. On va dire une attitude volontairement involontaire, pour bien tremper dans le pardoxe. |
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avoue quand même que, vu ce que tu
nous présentes depuis plusieurs mois, il est légitime de
se poser la question suivante : Octave n'est il qu'un grand mystificateur ? |
Je suis assez sûr de moi en ce moment,
j'avance avec l'assurance d'aller dans la bonne direction. Voie étroite mais riche! Je pense être sincère, mais comment savoir si j'ai raison, personne ne peut me le dire. Certains milieux peuvent me reconnaître, d'autres me renier, est-ce que ça a une valeur d'absolu, jamais. Tout peut toujours se renverser d'un instant à l'autre. J'imagine le type qui a peint toute sa vie et qui, à 90 ans se rend compte que toute sa production n'a aucun sens, que la direction qu'il a prise n'a rien apporté aux autres, et n'a permis que de le faire vivre dans un semblant de création. Ca peut arriver, on n'est jamais sûr de prendre une bonne direction, et même si certains disent que c'est bien, même si certains achètent, ça ne prouve rien. (C'est un truc très personnel, le doute. Je comprends que ce ne soit pas partagé.) Je pense que la culture aide dans cet inconnu, l'énergie apportée aux autres peut être une preuve de quelque chose, peut-être aussi d'autres éléments auxquels je ne pense pas, là. Mystificateur non, vraiment pas, mais après tout pourquoi pas. Je fais actuellement les choses avec légèreté, sans prendre conscience de leur gravité, je balance des trucs sans trop savoir si ça tient la route, un peu comme (là, par exemple une comparaison conne me vient, j'aurais dû la rejeter, j'ai failli, et puis finalement, en la repensant une seconde fois, je la trouve charmante de naïveté, bête) donc un peu comme un joueur de pétanque qui lancerait une boule en fermant les yeux... |