> Pourquoi photographiez vous ? Pour ralentir le temps qui passe. Octave |
|
>>> http://frpn.online.fr/Mig324/index.htm Un avis positif... |
|
http://www.flickr.com/photos/danslemetro/ Excellent ! |
|
Je me demandais si vous aviez pensé à construire
une réelle trame narrative autour de ces photos ou avec elles, je ne sais pas trop. J'ai des projets de littérature illustrée qui trottent dans la tête et je me dis que votre vision est très intéressante. Je pense que vous cherchez un peu trop à ce que je texte soit "léché" et que le propos devient un peu obscur du coup mais l'intention est belle. Pour ce qui est de la distance, oui mais je pense qu'elle ne doit quand même pas être si grande sous peine que texte et image ne se répondent plus vraiment. Les imbriquer me paraît plus judicieux. En tous cas, bravo pour les photos que j'aime beaucoup et pour l'essai de jeu texte / image. |
<Je me demandais si vous aviez pensé à construire
une réelle trame <narrative autour de ces photos ou avec elles, je ne sais pas trop. C'est la photo qui tire l'ensemble. Les suites sont en général une sélection de photos prises lors d'une séance (ballade, randonnée, aller en ville), cette sélection est gardée dans l'ordre chronologique. C'est donc déjà, en soi, une sorte d'histoire, l'histoire de cette ballade. Pour le texte, je ne sais pas trop, je fais des essais, c'est surtout n'importe quoi. <J'ai des projets de littérature illustrée qui trottent dans la tête et je <me dis que votre vision est très intéressante. Je pense que vous <cherchez un peu trop à ce que le texte soit "léché" et que le propos <devient un peu obscur du coup mais l'intention est belle. Je suis assez d'accord avec vous. Auriez-vous un ou deux exemples à citer de cette façon "léché" pour m'éclaircir encore davantage ? <Pour ce qui est de la distance, oui mais je pense qu'elle ne doit quand <même pas être si grande sous peine que texte et image ne se <répondent plus vraiment. Les imbriquer me paraît plus judicieux. Je ne suis pas sûr de cela. Un exemple que je vais continuer : si vous cliquez sur "retour images-textes" et après sur "info et image du jour", il s'agit de confrontation de deux mondes, seul le jour est commun. <En tous cas, bravo pour les photos que j'aime beaucoup et pour l'essai de <jeu texte / image. |
je n'ai en effet rien à montrer
pour l'heure. Mais je suis vivement intéressée par votre travail et votre approche. En regardant de façon plus approfondie chaque histoire, je comprends un peu mieux l'idée de distance que vous souhaitez véhiculer. C'est un voyage en esprit qui est parfois proposé, détaché de l'image mais pourtant avec elle. Pour ce qui est des textes, j'ai repéré quelques phrases bien tournées qui parlent au lecteur ("Il pleut sans arrêt depuis hier soir, c'est très rare ici. Et, en rentrant de faire quelques courses, j'ai repensé que c'était bien de faire des photos sous la pluie. Sur la chaussée, l'eau réverbère les lumières. Même par temps sombre, la lumière est là.") mais je butes toujours sur certains mots qui me perdent (peut-être n'est-ce dû qu'à moi ?). Par exemple : "Il n'est plus vraiment question d'images, enfin, il n'est plus vraiment question de belles images. Il vaudrait mieux écrire qu'il s'agit de faire. C'est cela, faire.", "Bon, moi je fais de la photo, alors allons-y, sans complexe, la bonne définition, c'est de dire que je n'ai aucun pouvoir de regard sur ce que je fais, peut-être aux autres. Je peux toujours avancer, marcher, continuer. Les autres diront s'ils sont touchés. Que faire de mieux, et quelle meilleure position ?", "Je ne suis même pas sûr que quelqu'un voit. Faire, faire, faire... Ca va finir par devenir un stock non regardable, ingérable. Ca l'est depuis toujours, remarque.". Je pense qu'il faudrait encore travailler un peu l'aspect texte mais les photos sont tellement belles... |
|
Je pense surtout que je me suis
mal exprimée. Quand je parlais de phrases léchées, en fait je voulais plutôt dire que vous cherchiez à exprimer des émotions et que vous vous lanciez pour cela dans des phrases qui se voulaient travaillées et en réalité devenaient obscures. Il s'agit donc bien des phrases que je cite. Désolée de m'être mal fait comprendre : il faut dire que la relecture m'a aidé à y voir plus clair. Et les nouvelles photos aussi. J'ai d'ailleurs l'impression qu'elles contiennent des réponses à certaines de mes questions : ça m'a bien éclairée. Donc, en gros, le texte est parfois trop décousu à mon goût et cherche peut-être à traiter trop de sujets à la fois : la pluie, la fin du monde, la photo, l'écriture. Deux sujets entrant en résonance auraient peut-être suffi et auraient éviter de perdre le lecteur. Je sais que ce sont sans doute les réflexions qui vous venaient lors du reportage et que les idées se bousculent souvent, créent un désordre : à nous de les ordonner au moment de les mettre par écrit. J'aurais aimé, mais ce n'est que mon avis personnel, voir approfondi le thème de fin du monde qui me semblait très judicieux au vu des photos et qui est aussi un sujet qui m'intrigue particulièrement. |
En fait, le texte est fait en visionnant
l'espèce de diaporama, la suite d'images déjà fini. Et plutôt que me remémorer le temps du reportage, je choisis de mettre à côté de ces images un autre présent sous forme de texte qui me vient en visionnant donc les images. C'est une très bonne idée de limiter les thèmes (à deux), mais je ne sais pas si je serais capable de penser spécifiquement à des idées précises en écrivant, et de développer un minimum. Et aussi, je ne crois pas que je pourrais, comme vous, nommer les idées aussi clairement, en écrivant : la pluie, la fin du monde, la photo, l'écriture. Ce n'était pas si clair dans ma tête. Juste une idée en vous relisant; dans la fin du monde, il s'agit donc de confrontation de deux présents; celui de la prise de vues et celui de l'écriture du texte ou des textes. Comme les photos sont faites sans but précis, dans la chronologie d'une ballade mais au hasard des envies d'images, les textes sont aussi écrits avec la pensée du moment, pas forcément stable. Aussi, le temps grandi, au fur et à mesure, entre les prises de vues et les textes. Je n'ai toujours pas fini cette histoire alors que les images datent maintenant de presque deux mois. Je garde en mémoire cette histoire de deux sujets entrant en résonance. La dualité est riche de possibilités, je ferai des essais avec. |
> Pour moi le flou de mise au
point représente (en caméra subjective ou > appareil photo subjectif) une fatigue, une non-attention, un taux > d'alcoolémie élevé, un ennui, un ailleurs... > ... > Cette photo représente bien un instant, une pensée, une sensation, une > nostalgie, le temps passé-présent d'un moment de fête. Je le garde, ça, ça pourra resservir. :-) |
Un avis positif... Je voulais savoir si d'autres étaient restés bloqués sur cette photo. Bon, objectivement, qu'est ce que j'aime bien dans cette photo ? Le cadrage serré, les éléments qui semblent pencher (grand angle) mais l'ensemble tient bien dans le rectangle, bien callés. La direction, la diagonale qui part de l'angle inférieur gauche pour aller vers le premier tiers en partant de la droite du côté supérieur. La tonalité, pas très contrasté, pas très lumineux, un peu terne comme un jour sans soleil, mais avec une grosse tache de couleur, elle-même un peu terne et surtout, floue. Pour moi le flou de mise au point représente (en caméra subjective ou appareil photo subjectif) une fatigue, une non-attention, un taux d'alcoolémie élevé, un ennui, un ailleurs... La nature morte qui n'en est pas une à cause du personnage présent. Photo qui semble quelconque, ratée, même prise sans faire exprès. J'y pense maintenant, le photographe voulait cadrer la personne derrière la table, mais avec la fatigue l'appareil a piqué du nez et le bouquet s'est retrouvé plein cadre mais flou. La fête est à moitié réussie, on s'ennuie un peu, on a bien picolé et d'ailleurs, ils ont enlevé le vin, il n'y a plus que de l'eau mais on n'en veut pas. Cette photo représente bien un instant, une pensée, une sensation, une nostalgie, le temps passé-présent d'un moment de fête. tout ça n'explique pas pourquoi j'y repense souvent. C'est peut-être du hasard, c'est peut-être travaillé ou tout au moins ressenti. Peu importe, le résultat est là, une photo un peu compressée, bien remplie, riche, pas prétentieuse, pas spectaculaire qui me revient en mémoire régulièrement. Octave |
30/03/06 C'est bien gentil ces mystères associatifs, mais
maintenant peux-tu |
Il me semblait
avoir un peu expliquer la raison de ces juxtapositions... ces explications ont-elles été perdues ou ne sont-elles pas clair ? Je me pose des questions sur ma situation dans ce monde, de ce que je suis pour le monde, dans le monde, de mon étroitesse, de mon indifférence, de mon impuissance, de mes petites préoccupations au regard des évènements, à ce que vivent d'autres personnes qui sont comme moi, auquel j'ai accès grâce aux médias. Et moi, ce qui me ressemble le plus, ce sont les photos que je fais presque chaque jour. C'est un peu moi, du moins je peux l'espérer. Voilà, comme je l'ai écrit, je mets en confrontation ces deux mondes, le mien tout petit, misérable, fait de ballades à la limite de l'ennui ou quoi, et des phrases prises dans l'actualité, des phrases qui m'ont choqué, que j'ai envi de redire, d'écrire, de garder en mémoire. Je trouve vertigineux de dire qu'un jour j'ai fait une petite ballade à tel endroit, et que ce même jour tel évènement est arrivé ou telle chose a été dites. Rien de plus, des fois ce sont les médias eux-mêmes qui retiennent mon attention. Je ne sais pas si je réponds correctement ? |
ouais tu as raison !! il fait chier
!!! merde à la fin !!!! |
|
Tiens tiens du coup je me suis
demandé pourquoi diable j'appréciais bien ces choses là. Je crois dans un premier temps que ces photos me parlent d'un univers que j'aime bien. Me perdre dans un carré d'herbe un peu quelconque, une barrière au milieu de nulle part. Et pourquoi ces endroits abandonnés me plaisent autant ? Ma foi, je ne m'y crée pas d'histoire, mais plutôt l'ambiance d'une histoire. Peut-être que j'aime cette lègère amertume de la mélancolie (mes herbes amères ?). Ce qui m'amuse avec les commentaires d'actualité c'est que je vois toujours un rapport. Que ce n'est jamais vraiment n'importe quoi entre les deux. Mais il y a peut-être aussi la même mélancolie face à une info abandonnée, issus de nulle part, sans plus d'importance qu'une touffe d'herbe. Allons bons des morts en Irak et hop on passe, comme on passe devant une touffe d'herbe en notant vaguement son existance et la vie reprend après. Ah tiens, un envoyé spécial, tiens que fais cette barrière là ? Tiens ma chérie fais moi passer la bouteille d'eau, les enfants arrêtez de vous chamailler, demain il fera beau. Tu vois je repense à la tartine sur le volcan. Finalement le volcan tout le monde s'en occupe je ne m'en fais pas pour lui, il y a des centaines de miliers de photos. Mais cette pauvre tartine, elle n'a pas droit à ce grand destin. Peut-être bien que c'est mon côté catho qui ressort : avoir un regard pour ce(ux) que personne ne regarde(nt). Voilà je t'ai vu je t'ai noté tu existes maintenant, même si t'es pas spécialement beau, ni spécialement doué ni très propre, ni très intelligent.. Peut-être que bien que ces extraits du flot me plaisent simplement parce que c'est juste cette petite attention à ce qui est abandonés par le permier venu (cf les commentaires) qui me touche. |
Que rajouter,
il y a ça aussi, merci FiLH. J'ai l'envie de mettre un peu en relief une phrase, pour ne pas tout oublier toujours, pour garder celle-là un peu plus que toutes les autres de la journée. J'ai envie de garder aussi une image du même instant (même jour) un peu au hasard, une parmi d'autres, comme on garde une info plutôt qu'une autre pour un journal. Aujourd'hui, le monde est si grand, qui choisit ce qu'il faut retenir d'un jour, et surtout que retient-on de tout ça ? J'ai l'impression que Le Mot d'aujourd'hui, c'est l'"amnésie". De plus en plus de films traitent de ce sujet. Le fait qu'un journal télé compare les manifs en France aux évènements de Chine et de la place Tien An Men, c'est un problème d'amnésie. L'info permanente fait que l'on oublie tout ou presque au fur et à mesure. Octave |
Donnerais-tu
de l'importance à une touffe d'herbe comme à la mort en Irak, qui devrait en avoir et qui pourtant n'en a pas ? Maintenant, grace à Octave, regarder une touffe d'herbe devrait nous faire penser à l'Irak et nous faire reprendre conscience. Pas mal, mais toute promenade risque de devenir très angoissante. |
Très
drôle, mais non ce n'est pas le sens. Il n'est pas question de
comparer ces niveaux de drame différents, ni de penser en permanence à l'Irak. S'il y a quelque chose à comparer, ce serait au niveau de la mémoire, la mémoire que l'on dit collective, et la mémoire individuelle. |
pas mal... je prend ainsi conscience que la mort
en irak, après tout, je m'en cogne comme d'une touffe d'herbe :) |
|
Ma foi... nous faisons bien des photos et bavassons
tous sur les newsgroups au lieu de sauver le monde... |
|
J'adhère assez à la lecture qu'en
fait Fihl. J'en ai aussi une autre. Personnellement, je ne suis pas très copain avec le monde tel qu'il est aujourd'hui. A côté de ça, je suis un éternel (imbécile) heureux de vivre. Les télescopages d'Octave, je les trouve souvent délicieusement dérangeants. Ils rappellent souvent que pendant qu'on s'aime, qu'on profite de la belle nature (avant de l'avoir complètement bouzillée), qu'on écoute les petits oiseaux chanter dans le soleil, il y a des gens qui se font tuer pour quelques abrutis, d'autres qui crèvent de faim parce qu'on est pas foutu de partager nos richesses et qu'on impose nos modèles... En même temps, ça me rappelle que pendant que certains souffrent (et j'ai tendance à souffrir avec eux), la vie continue. Il y a toujours des potes à aimers, des zoziaux à écouter et une herbe sur laquelle s'allonger. Herbe qui sera sans doute toujours là après que cette p... d'humanité aura disparu. Maintenant, si on prend le côté purement photographique, je trouve que le texte afaiblit les photos. A moins que tu ne choisissent tes photos les plus faibles pour ces télescopages ? |
Merci pour la première partie de commentaire. Je me demande toujours combien de personnes lisent ce fil, combien comprennent ou apprécient ces télescopages (comme tu dis), combien trouvent ça stérile ? Ce serait bien si tous les lecteurs pouvaient laisser juste un mot, genre : d'accord, pas d'accord ! La fin de ton commentaire sur la photo m'intéresse aussi, je suis avant tout photographe, fabricant d'images. Tu trouves que les photos de ces télescopages sont plutôt moins bonnes que d'autres photos que j'ai présentées, c'est ça ? Malheureusement, je choisis la photo qui correspond ou qui convient le mieux au texte choisi. Quand j'hésite ou qu'il n'y a pas une image qui me saute aux yeux, je fais une sélection dans la fournée du jour, et là, le choix est pour moi basé sur la qualité des images, à mes yeux, mais aussi sur la pertinence du sujet de l'image dans ma journée photo. Donc, peut-être que les sujets choisis ont une direction un peu différente dans cette série que pour des photos pour elles-mêmes. Mais au niveau de la qualité de l'image, je garde la même volonté, seulement le choix s'exerce sur moins d'images. Peut-être aussi que le fait que l'image soit accompagnée d'un texte permet de mettre des photos plus faibles ? Et puis, face à ces texte, il est encore moins question de beauté. Je ne sais pas trop, et puis, je ne sais pas si j'ai bien compris ta question ? Ca va s'éclaircir en poursuivant, si ces rapprochements m'intéressent dans la durée. Merci en tout cas de m'avoir donné ton impression, c'est précieux. |
A propos des manifestants, j'ai
vu dernièrement une video de Mircea Cantor au Palais de Tokyo qui, en guise de pancartes, brandissent des miroirs et le monde se reflète dans leurs revendications... Etonnante oeuvre d'art, mais d'après ce que j'ai compris, il a repris comme art ce que de vrais manifestants, serbes, avaient osé il y a dix ans. Il y a différents niveaux de contact avec la réalité. Différentes expressions. Le niveau d'Octave à l'air intéressant et il faudrait qu'il le précise, qu'il le centre et le définisse plus clairement à partir de son "petit monde". |
|
Voilà quelques réponses possibles,
mais il y en a d'autres, j'ai l'impression que les échanges provoquent des idées, et ça me fait plaisir de recommenter si d'autres idées viennent en cours. Tu critiques ma réponse à "fred.bleu11" pour son "rien", mais cette réponse vient après les interventions que j'ai noté ci-dessus, que tu n'as pas lu, on dirait. Ma réponse à Fred portait sur un point particulier qui était : "essayer de deviner un lien absent entre photo et évènement", en parlant de dérouiller les cellules nerveuses. Pour moi, il n'y a rien à chercher intellectuellement là-dedans, c'est plutôt comme une juxtaposition de musique et de mots, d'image qui bouge et de sons, de mouvements de corps dans l'espace et de musique. Enfin, beaucoup de choses fonctionnent par juxtaposition de deux mediums ou plus. Ceux-ci ne sont pas forcément en accord, ils peuvent en désaccord ou sans accord. Le lien, là, c'est la date. Je dis clairement qu'il s'agit de confronter deux mondes. Il n'y a pas à chercher des choses cachées, ce qui risquerait de faire oublier qu'il s'agit de deux mondes différents, et que si quelque chose doit se passer, c'est bien entre cette distance énorme. Il est question de privé-public, de mélanger (comme on dit souvent au cinéma) la petite et la grande histoire. Simplement, ça donne une résonnance différente à mon image, ça donne aussi une résonnance différente à ce morceau de texte. Mais bien sûr, si ça gêne, si c'est idiot (je n'ai pas le recul), il suffit de me le dire, je ne ferais plus la promotion de mon site sur f.r.p., je n'ai pas envie d'imposer quoi que ce soit. Quand j'écris tout cela, j'ai l'impression d'avancer, ça me semble utile. Si ça ne l'est qu'à moi, je comprendrais très bien. |
|
Tu sens comme cela avance, c'est presque
impalpable, et on commence à dire des choses. Ce que tu as avancé d'abord est difficile à appréhender. Il y a une image et une information. Le premier réflexe sur ce groupe sera de juger l'image. J'en fais partie. Tout un pan de moi en tant que photographe baroque, comme un roc de certitudes originales, dit que cette image est insignifiante, et pourtant, le petit texte me dit que non. Je ne comprends plus. Mon cerveau s'arrête à cette mesure, tout comme je regarde dans mon congélateur le froid que je ne convoite pas, et qui pourtant me fournit en victuailles pour tous les jours. Il y a plein de choses, et des évenements qui se passent, que l'on ne comprend pas, et qui pourtant font notre vie quotidienne. Tu as mis le doigt sur un de ces évenements, enfin, juste le fait de faire une photographie, comme tout le monde le fait, maintenant sans souci de produire avec les apn l'outrance et la quantité, et tu lui associes l'insociable. Oui, cela devient intéressant. Il faut en parler encore. |
|
Le probléme, c'est qu'on pourrait croire
que tu désires (ou tu penses) communiquer quelques choses. Je pense qu'il n'en est rien, et que cela est tellement "intimiste", que c'est totalement hermétique, et donc stérile pour beaucoup qui te "voient". |
|
Une partie est une image que j'ai prise, c'est
la partie intime. Une partie est un texte court piqué dans la journée, c'est la partie collective (publique). Le fait de choisir ce texte, c'est le mettre en valeur (comme l'image, dailleurs). C'est la règle du jeu. Deux choses qui n'ont rien à voir côte à côte, voilà, reliées par la date (même jour). Il n'y a rien de fixé intellectuellement, si ce n'est de laisser intervenir le hasard. Il n'y a rien à chercher intellectuellement, je n'ai pas de volonté de dire quelque chose, donc rien à chercher, rien de caché. Il est question d'être devant ça, d'en tirer des choses ou pas, chacun prend ou ne prend pas, trouve ou ne trouve pas, chacun met ce qu'il veut ou pas. Tu penses que c'est totalement hermétique, stérile. Ca me blesse, j'y pense, j'ai du mal à y croire. Le recul me permettra de mieux voir cela, pour l'instant certaines m'amusent encore après quelques jours ou semaines de recul, j'ai eu aussi des réactions extérieures très positives. Mais je voudrais que tu comprennes ma démarche. Je peux dire que pour moi la photo, ça a sans doute un rapport avec le temps qui passe, et que faire ça, ces juxtapositions, me donne l'impression de capter quelque chose d'une journée, point. Rien de plus, mais c'est énorme pour moi, c'est peut-être tout ce que je peux faire. Pour te répondre sur le premier point, effectivement je ne communique peut-être pas grand chose en soi, je mets simplement deux éléments côte à côte. La photo dans ces juxtapositions peut-être considérée comme intime, j'étais seul à la faire. Mais est-elle si intime qu'elle ne concerne personne ? Toutes mes photos sont-elles si intimes qu'elles sont hermétiques, stériles ? Vaste question... Enfin, tout ça... Mais ça déclenche plein de choses, en plus. Par exemple, la question des choix. Comment choisit-on les sujets pour un journal quotidien, que laisse-t-on de côté ? Qui décide que 10 morts en Irak feront 3 lignes ou 5 secondes ? Moi, je choisis une phrase, comment, pourquoi, je me pose la question à chaque fois. Une fois, c'est l'info la plus futile que je trouve. Les journalistes, eux, choisissent les infos qui sont censées le plus nous concerner ?! Ca, c'est pour le texte. Je me demande alors quel rapport ont ces infos avec ma préoccupation quotidienne principale, vis-à-vis de la composition, des couleurs, des sujets autour de moi capables de devenir image. Je me demande aussi si mes photos au quotidien ont un rapport au monde, s'il y a une miette de politique dans ma façon d'envisager la photo ? Un truc peut-être plus clair me vient, je fais de la photo pour me poser des questions, pour regarder le monde et essayer de comprendre quelque chose. Je ne fais pas de la photo pour affirmer, ni pour dire : c'est comme si ou comme ça. |
|
Il y a dans ce fil et ces commentaires parés
d'explications quelque chose de très énervant, une contradiction que je n'arrive pas à cerner, et c'est aussi ce qui le rend passionnant, cela faisait longtemps, merci Octave. Par exemple : "Octave" a écrit : > Il n'y a rien de fixé intellectuellement, si ce n'est de laisser intervenir > le hasard. Il n'y a rien à chercher intellectuellement, je n'ai pas de > volonté de dire quelque chose, donc rien à chercher, rien de caché. > Il est question d'être devant ça, Donc, (je n'y crois pas), mais, prenons-le à ras de terre, ou d'un point de vue phénoménologique : Tu aurais créé une suite d'images ainsi que retenu une suite de phrases du journal. Tu en prendrais une au hasard et tu lui associerais, toujours au hasard en piochant, une image. Est-ce comme cela que cela fonctionne ? (Je n'y crois toujours pas). A moins que... le choix soit fait en amont, de certaines images, et que certaines phrases soient retenues. Ensuite, le hasard relie une image avec une phrase. Là, j'y reviens, mais les vrais choix (qui donnent cette pertinence que l'on sent) auront été réalisés avant : une famille d'images choisies, une famille de phrases choisies elles aussi. Comme dans la théorie des ensembles, un élément d'un ensemble cohérent est relié par le hasard avec un élément d'un autre ensemble cohérent ; le résultat, c'est-à-dire la relation entre ces deux ensembles est incohérente car due au hasard. Par contre, les couples ainsi formés, image/phrase, peuvent être à nouveau rassemblés dans une famille cohérente puisqu'ils sont produits par le même processus. Voilà pourquoi cela m'énerve. Il y a à la fois quelque chose de complètement absurde, la vacuité ou l'hermétisme stérile dont parle fred.bleu11 (je voudrais pas dire, mais fred.bleu11, c'est vachement absurde aussi :) et en même temps une tenue, une cohérence qui vaut vraiment la peine d'être apparue. Merci encore, à ce niveau là ca devient passionnant. Est-ce que je délire, ou est-ce à suivre ? Apprécies-tu à ton tour d'être décortiqué comme un crabe. Tu l'as bien voulu, et il faut en parler encore. Hein ? Mais toute la difficulté est de ne pas en dire plus que ce que l'on sait. |
Oui, oui, je commence à entrevoir ce que tu
sous-entends, un truc que
Là, je n'ai pas trop envie d'analyser. Ce qui
fait que je me dis que c'est Oh, mais tu vas te lasser avant moi, puisqu'il est
question de mes images, |
Merci! J'ai cliqué partout! Superbe! J'aime bien beaucoup! images bruit... |
|
sympa... comme d'hab... j'aime bien le son... pour les images je prèfère quand même (au point de vue mouvement) cathédrale - vent herbe etc. sinon au niveau guiboles c'est vrai que c'est intéressant... ;o) |
Oui, pour le son, je trouve ça bien et j'en fait depuis très
peu de temps. Serait-ce la chance du débutant ? Je suis d'accord, les images sont nulles. Je cherche à mettre en place ces suites d'images chronologiques mais ça ne marche pas, là. Je ne sais pas pourquoi, je pense au rythme, je ne sais pas ?! |
non, non! tu as une oreille ... j'aime beaucoup
l'entrecroisement des thèmes... c'est qui la zyk... (guitare etc.)? les images ne sont pas nulles... mais parfois décousues... çà casse... les jeunse filles sont cracos... c'est bien..y'a un truc... faut continuer... (entre nous ma soeur est fan de "sifflement", je suis jaloux ... ;o))... |
Merci à ta soeur. Je fais des photos avec l'appareil sur le ventre en marchant en ville depuis de nombreuses années. Là, j'aimerais raconter une sortie de cette manière, le plus simplement possible avec des photos qui se suivent et un son d'ambiance capté en même temps. Je ne sais pas pourquoi je fais ça, je ne sais pas souvent ce que j'y cherche, j'ai souvent honte de le faire. Ca m'arrive aussi de comprendre avec certitude que c'est l'image que je cherche, et que je vois.Ca arrive, il faut que je sois bien concentré et que je ne m'intéresse plus à rien visuellement, et que donc l'esprit soit libre. Ca va finir mystique mon truc, mais non, je plane plutôt, je suis tendu sans l'être vers l'image, et sûr de capter une image. Mais c'est très rare, la plupart du temps, je regarde les filles, et déclenche en fonction d'elles. C'est l'erreur ! |
Quel rapport entre les deux premières photos et le reste de la
présentation ? Quelle liaison entre une herbacée en bordure
d'un champ labouré, une bicoque avec deux futs rouillés et
la majesté de la guarrigue qui occupe toutes les autres pages ? Ton titre :Une histoire courte..mais tes textes ne racontent pas une histoire. Certaines photos décrites, d'autres avec des questions posées qui n'en sont pas. Pourquoi poser une question pour avancer ce qui pour toi est une évidence. Et si tu racontais en quelques mots l'histoire de ces buissons, de ces arbres... Le lierre montant à l'assaut des branches sinueuses du chêne; la branche coupée du pin ouvrant à la vue une fourche vigoureuse; les pierres sèches et les épines qui jonchent le sol; la virginité de la guarrigue un matin de gel.... Bref ce qui a fait que tu a pris cette photo là, à ce moment là. |
>Quel rapport entre les deux premières photos et le reste de la présentation ? Quelle liaison entre une herbacée en >bordure d'un champ labouré, une bicoque avec deux futs rouillés et la majesté de la guarrigue qui occupe toutes les >autres pages ? Aucun rapport, ou si, le temps. Je vois ci, je vois ça, je pense à mon collègue qui me prend la tête, puis je pense à ce lieu, que j'y suis, et que je veux le montrer. Je veux faire des choses qui vont comme les pensées vont. Elles se suivent, elles changent en fonction de ce que l'on voit, elles dévient, parfois elles s'arrêtent... >Ton titre :Une histoire courte..mais tes textes ne racontent pas une histoire. Certaines photos décrites, d'autres avec des >questions posées qui n'en sont pas. Pourquoi poser une question pour avancer ce qui pour toi est une évidence. C'est l'histoire de cette ballade, avec de fausses questions, avec des visions, avec des certitudes, des arrêts, un peu tout, dans le désordre. >Et si tu racontais en quelques mots l'histoire de ces buissons, de ces arbres... Le lierre montant à l'assaut des branches >sinueuses du chêne; la branche coupée du pin ouvrant à la vue une fourche vigoureuse; les pierres sèches et les >épines qui jonchent le sol; la virginité de la guarrigue un matin de gel.... Bref ce qui a fait que tu a pris cette photo >là, à ce moment là. Voilà, c'est exactement ce que je veux faire, expliquer pourquoi j'ai fait ces photos, et pourquoi j'ai pensé ça. |
les écoutes pas, Octave... c'est des jaloux... j'aime, beaucoup.... (pas autant que sifflements quand même!)... |
|
>>Cette fois quelques trucs sympas... mais ca
manque de quelque >chose... Oui, mais de quoi ?... D'émotion, de sentiment... Parfois tu parviens à faire passer ton sens artistique et je vois ce que tu as vu, mais avec d'autres clichés c'est banal, répétitif...lourd. Tantôt le chaud tantôt le froid ... difficile à exprimer >Il faut dire que maintenant je fais, avec les manques, avec le vite-fait, >c'est du bricolage, quoi, mais je fais ! Mais pour renvoyer l'impression de vite fait, ca doit nécessiter beaucoup de travail ? Je ne donne qu'un sentiment personnel, pas une critique n'ayant pour ma part aucun talent de photographe... et ne faisant "rien" de ce que tu peux réaliser. Je trouve en revanche génial que tu mettes en ligne tes travaux et que tu appelles à la discussion. |
Difficile de répondre du fait que tu ne précises pas ce
qui est lourd pour toi, et ce qui est plutôt réussi.
|
Par exemple tu mets plusieurs photos de la même jeune fille dans
une présentation.. Ca peut être bien si chaque jeune fille
est représentée plusieurs fois. Il y a une suite dans la
progression, mais là, tu en vois une, puis une autre trois fois
de suite, puis le détail d'une troisième, et une quatrième en
pied....On se demande quelle est la démarche dans cette présentation. Ce que je trouve réussi, par exemple une suite de mollets, de chaussures, d'arbres. Le baiser à la doisneau... Ce que je n'apprécie pas trop, exemple: portraits rue : Tu pars sur des portraits, ensuite on descend sur des poitrines, on retrouve des bustes, puis 4 fois les mêmes mollets, avant qu'un type apparaisse et enfin de nouveau des bustes... On dirait qu'il n'y a pas de plan dans la présentation. Pourtant certaines photos son très bonnes. Le jeune couple à la table du café, la jeune fille qui se retourne anxieuse. Va-t-il venir ???, Bref tu fais de belles choses mais c'est mal ficelé (a mon humble avis) |
Dans le site, il y a des classements assez clairs en page d'accueil. Ensuite, c'est un peu par thèmes, par exemple, dans "portraits pixellisés" dans "images", il n'y a que des portraits. Dans "compositions", la construction est la préocupation principale de toutes les images qui sont dedans. La base de classement, ensuite, c'est la chronologie. Dans "histoires", chaque histoire est indépendante et raconte quelque chose de plus ou moins clair, mais c'est aussi vrai que j'y ai souvent respecté l'ordre chronologique. Dans "images", chacune tient debout indépendamment, hors toute série, ou groupe. Dans les autres chapîtres, les images dépendent de textes, de sons, de suites. Ce que tu dis au début vient de choix fait après coup en sélectionnant les photos. Il peut y avoir plusieurs images de la même personne si plusieurs images me conviennent, ça donne un rythme, ce n'est pas un problème. Dans la rue, c'est pareil, je peux faire dix photos sur trois mètres et puis plus rien pendant deux minutes. |
Ok, alors pourquoi ne pas mettre un petit commentaire
en avant première,
pour inviter ton public à suivre la direction que tu as prises.
Ce serait moins déconcertant sur certaines présentations. Il y a quelques photos qui sont vraiment sympa, mais le diaporama empêche l'arrêt sur image. Dommage ... Aspect juridique de la chose. Les personnes que tu prends en photo t'on-t-elle donné leur accord pour que tu mettes leur image en ligne ? A défaut elles pourraient t'attirer des ennuis si elles se voient sans t'y avoir autorisé. (et c'est le genre d'ennuis qui peuvent coûter pas mal d'argent). Par contre les éléments non identifiables, une bouche, des jambes, un regard, sont anonymes je crois... |
Ca ne me dérange pas que ce site soit déconcertant.
|
Mais si tu te places dans le déconcertant, tu mets en ligne des images décontertantes. Mais des images conformistes ne présentant aucun intérêt... Ou alors tu t'abstiens de mettre en ligne.
|
Je peux aussi dire que montrer des images conformistes peut être
|
==> 200 % d'accord avec toi. continue dans cette
voie. |
|
pareil | |
Je ne suis pas sensible à ton travail, mais tu n'as vraiment pas à t'excuser... | Ton message me fait approcher d'un truc que je croyais lointain et inaccessible. Le rapport au réel, à la vie, au vrai. Le texte est faux, il exprime mon sentiment mais ce n'est pas vraiment réel. C'est au plus proche du réel mais c'est choisi, avec la conscience de l'exhibition, alors... C'est un discours d'excuses dans une page, avec des images, sont-ce vraiment des excuses ? Ta réponse me fait réaliser que le fait de vouloir être au plus près du réel ne fait pas le réel. Représenter le réel n'enlève pas toute la construction qui montre de façon sous-jaçante l'artifice. Plus clairement, dans le forum, je suis vrai, honnête, et encore... Mais dans une page web, tout est artifice, même si tout paraît vrai, et même si tout est vrai, tout est construction, tout est faux. |
Rien de tel qu'une bonne fiction pour représenter le réel. |
|
RIens de tel qu'on bon morceau de réalité pour
faire une bonne fiction.. |
|