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  > Pourquoi photographiez vous ?


Pour ralentir le temps qui passe.
Octave
 

>>> http://frpn.online.fr/Mig324/index.htm

Un avis positif...
Je voulais savoir si d'autres étaient restés bloqués sur cette photo.

Bon, objectivement, qu'est ce que j'aime bien dans cette photo ?
Le cadrage serré, les éléments qui semblent pencher (grand angle) mais
l'ensemble tient bien dans le rectangle, bien callés.
La direction, la diagonale qui part de l'angle inférieur gauche pour aller
vers le premier tiers en partant de la droite du côté supérieur.
La tonalité, pas très contrasté, pas très lumineux, un peu terne comme un
jour sans soleil, mais avec une grosse tache de couleur, elle-même un peu
terne et surtout, floue.
Pour moi le flou de mise au point représente (en caméra subjective ou
appareil photo subjectif) une fatigue, une non-attention, un taux
d'alcoolémie élevé, un ennui, un ailleurs...

La nature morte qui n'en est pas une à cause du personnage présent.

Photo qui semble quelconque, ratée, même prise sans faire exprès. J'y pense
maintenant, le photographe voulait cadrer la personne derrière la table,
mais avec la fatigue l'appareil a piqué du nez et le bouquet s'est retrouvé
plein cadre mais flou.
La fête est à moitié réussie, on s'ennuie un peu, on a bien picolé et
d'ailleurs, ils ont enlevé le vin, il n'y a plus que de l'eau mais on n'en
veut pas.

Cette photo représente bien un instant, une pensée, une sensation, une
nostalgie, le temps passé-présent d'un moment de fête.

tout ça n'explique pas pourquoi j'y repense souvent.
C'est peut-être du hasard, c'est peut-être travaillé ou tout au moins
ressenti. Peu importe, le résultat est là, une photo un peu compressée, bien
remplie, riche, pas prétentieuse, pas spectaculaire qui me revient en
mémoire régulièrement.
Octave

 

http://www.flickr.com/photos/danslemetro/

Excellent !
Il y a plein de choses dans ces photos.

D'abord, ça devient carrément subversif de prendre les gens en photo à leur
insu. Alors que le reportage à la Cartier-Bresson est devenu ringard, ce
genre de photos est alors à la fois sportif et ringard, pas mal comme effet.

Je trouve les photos belles, la lumière est surprenante, le sujet des gens
dans un transport en commun est passionnant. Les visages sont entre masque
et fatigue, faire la gueule et penser à autre chose. Les meilleures, à mon
sens, sont celles qui montrent les gens tels quels, sans spectaculaire.

Je ne sais pas si c'est un reportage fini ou une série en cours.

Dommage pour les titres et les carrés placés dans certaines photos qui
ridiculisent, ou en tout cas réduisent l'interprétation des images à des
clichés niaiseux. Ils ferment la lecture.

Octave





PS : Aujourd'hui, comment montrer ce genre de photos prises à l'insu des
modèles, sans leur accord ? A part là, sur internet, de façon sauvage. Mais
officiellement, comment faire, est-ce qu'une galerie prendrait le risque,
aujourd'hui ?

Je me demandais si vous aviez pensé à construire une réelle trame
narrative autour de ces photos ou avec elles, je ne sais pas trop. J'ai
des projets de littérature illustrée qui trottent dans la tête et je
me dis que votre vision est très intéressante. Je pense que vous
cherchez un peu trop à ce que je texte soit "léché" et que le propos
devient un peu obscur du coup mais l'intention est belle.
Pour ce qui est de la distance, oui mais je pense qu'elle ne doit quand
même pas être si grande sous peine que texte et image ne se
répondent plus vraiment. Les imbriquer me paraît plus judicieux. En
tous cas, bravo pour les photos que j'aime beaucoup et pour l'essai de
jeu texte / image.
<Je me demandais si vous aviez pensé à construire une réelle trame
<narrative autour de ces photos ou avec elles, je ne sais pas trop.

C'est la photo qui tire l'ensemble. Les suites sont en général une sélection
de photos prises lors d'une séance (ballade, randonnée, aller en ville),
cette sélection est gardée dans l'ordre chronologique. C'est donc déjà, en
soi, une sorte d'histoire, l'histoire de cette ballade. Pour le texte, je ne
sais pas trop, je fais des essais, c'est surtout n'importe quoi.



<J'ai des projets de littérature illustrée qui trottent dans la tête et je
<me dis que votre vision est très intéressante. Je pense que vous
<cherchez un peu trop à ce que le texte soit "léché" et que le propos
<devient un peu obscur du coup mais l'intention est belle.

Je suis assez d'accord avec vous. Auriez-vous un ou deux exemples à citer de
cette façon "léché" pour m'éclaircir encore davantage ?


<Pour ce qui est de la distance, oui mais je pense qu'elle ne doit quand
<même pas être si grande sous peine que texte et image ne se
<répondent plus vraiment. Les imbriquer me paraît plus judicieux.

Je ne suis pas sûr de cela. Un exemple que je vais continuer :
si vous cliquez sur "retour images-textes" et après sur "info et image du
jour", il s'agit de confrontation de deux mondes, seul le jour est commun.

<En tous cas, bravo pour les photos que j'aime beaucoup et pour l'essai de
<jeu texte / image.
je n'ai en effet rien à montrer pour l'heure. Mais je suis vivement
intéressée par votre travail et votre approche.
En regardant de façon plus approfondie chaque histoire, je comprends
un peu mieux l'idée de distance que vous souhaitez véhiculer. C'est
un voyage en esprit qui est parfois proposé, détaché de l'image mais
pourtant avec elle.
Pour ce qui est des textes, j'ai repéré quelques phrases bien
tournées qui parlent au lecteur ("Il pleut sans arrêt depuis hier
soir, c'est très rare ici. Et, en rentrant de faire quelques courses,
j'ai repensé que c'était bien de faire des photos sous la pluie. Sur
la chaussée, l'eau réverbère les lumières. Même par temps sombre,
la lumière est là.") mais je butes toujours sur certains mots qui me
perdent (peut-être n'est-ce dû qu'à moi ?). Par exemple : "Il n'est
plus vraiment question d'images, enfin, il n'est plus vraiment question
de belles images. Il vaudrait mieux écrire qu'il s'agit de faire.
C'est cela, faire.", "Bon, moi je fais de la photo, alors allons-y,
sans complexe, la bonne définition, c'est de dire que je n'ai aucun
pouvoir de regard sur ce que je fais, peut-être aux autres. Je peux
toujours avancer, marcher, continuer. Les autres diront s'ils sont
touchés. Que faire de mieux, et quelle meilleure position ?", "Je ne
suis même pas sûr que quelqu'un voit. Faire, faire, faire... Ca va
finir par devenir un stock non regardable, ingérable. Ca l'est depuis
toujours, remarque.".
Je pense qu'il faudrait encore travailler un peu l'aspect texte mais
les photos sont tellement belles...
 
Je pense surtout que je me suis mal exprimée. Quand je parlais de
phrases léchées, en fait je voulais plutôt dire que vous cherchiez
à exprimer des émotions et que vous vous lanciez pour cela dans des
phrases qui se voulaient travaillées et en réalité devenaient
obscures. Il s'agit donc bien des phrases que je cite. Désolée de
m'être mal fait comprendre : il faut dire que la relecture m'a aidé
à y voir plus clair. Et les nouvelles photos aussi. J'ai d'ailleurs
l'impression qu'elles contiennent des réponses à certaines de mes
questions : ça m'a bien éclairée.
Donc, en gros, le texte est parfois trop décousu à mon goût et
cherche peut-être à traiter trop de sujets à la fois : la pluie, la
fin du monde, la photo, l'écriture. Deux sujets entrant en résonance
auraient peut-être suffi et auraient éviter de perdre le lecteur. Je
sais que ce sont sans doute les réflexions qui vous venaient lors du
reportage et que les idées se bousculent souvent, créent un désordre
: à nous de les ordonner au moment de les mettre par écrit.
J'aurais aimé, mais ce n'est que mon avis personnel, voir approfondi
le thème de fin du monde qui me semblait très judicieux au vu des
photos et qui est aussi un sujet qui m'intrigue particulièrement.
En fait, le texte est fait en visionnant l'espèce de diaporama, la suite
d'images déjà fini. Et plutôt que me remémorer le temps du reportage, je
choisis de mettre à côté de ces images un autre présent sous forme de texte
qui me vient en visionnant donc les images.
C'est une très bonne idée de limiter les thèmes (à deux), mais je ne sais
pas si je serais capable de penser spécifiquement à des idées précises en
écrivant, et de développer un minimum. Et aussi, je ne crois pas que je
pourrais, comme vous, nommer les idées aussi clairement, en écrivant : la
pluie, la fin du monde, la photo, l'écriture. Ce n'était pas si clair dans
ma tête.

Juste une idée en vous relisant; dans la fin du monde, il s'agit donc de
confrontation de deux présents; celui de la prise de vues et celui de
l'écriture du texte ou des textes. Comme les photos sont faites sans but
précis, dans la chronologie d'une ballade mais au hasard des envies
d'images, les textes sont aussi écrits avec la pensée du moment, pas
forcément stable. Aussi, le temps grandi, au fur et à mesure, entre les
prises de vues et les textes. Je n'ai toujours pas fini cette histoire alors
que les images datent maintenant de presque deux mois.

Je garde en mémoire cette histoire de deux sujets entrant en résonance. La
dualité est riche de possibilités, je ferai des essais avec.
> Pour moi le flou de mise au point représente (en caméra subjective ou
> appareil photo subjectif) une fatigue, une non-attention, un taux
> d'alcoolémie élevé, un ennui, un ailleurs...
  > ...
> Cette photo représente bien un instant, une pensée, une sensation, une
> nostalgie, le temps passé-présent d'un moment de fête.

Je le garde, ça, ça pourra resservir. :-)
Un avis positif...
Je voulais savoir si d'autres étaient restés bloqués sur cette photo.

Bon, objectivement, qu'est ce que j'aime bien dans cette photo ?
Le cadrage serré, les éléments qui semblent pencher (grand angle) mais
l'ensemble tient bien dans le rectangle, bien callés.
La direction, la diagonale qui part de l'angle inférieur gauche pour aller
vers le premier tiers en partant de la droite du côté supérieur.
La tonalité, pas très contrasté, pas très lumineux, un peu terne comme un
jour sans soleil, mais avec une grosse tache de couleur, elle-même un peu
terne et surtout, floue.
Pour moi le flou de mise au point représente (en caméra subjective ou
appareil photo subjectif) une fatigue, une non-attention, un taux
d'alcoolémie élevé, un ennui, un ailleurs...

La nature morte qui n'en est pas une à cause du personnage présent.

Photo qui semble quelconque, ratée, même prise sans faire exprès. J'y pense
maintenant, le photographe voulait cadrer la personne derrière la table,
mais avec la fatigue l'appareil a piqué du nez et le bouquet s'est retrouvé
plein cadre mais flou.
La fête est à moitié réussie, on s'ennuie un peu, on a bien picolé et
d'ailleurs, ils ont enlevé le vin, il n'y a plus que de l'eau mais on n'en
veut pas.

Cette photo représente bien un instant, une pensée, une sensation, une
nostalgie, le temps passé-présent d'un moment de fête.

tout ça n'explique pas pourquoi j'y repense souvent.
C'est peut-être du hasard, c'est peut-être travaillé ou tout au moins
ressenti. Peu importe, le résultat est là, une photo un peu compressée, bien
remplie, riche, pas prétentieuse, pas spectaculaire qui me revient en
mémoire régulièrement.
Octave

30/03/06

   C'est bien gentil ces mystères associatifs, mais maintenant peux-tu
répondre aux anxiétés de ceux qui n'ont pas les clefs, et que tu pourrais
bien rendre coupables de ne pas comprendre. C'est une grosse responsabilité,
ou alors, ne pas poster sur un FRP d'ignorants, ou encore, si tu ne te
comprends pas toi même, on t'excusera volontiers, mais fait un petit effort,
car ma foi, c'est intéressant tout ça.

    A éviter, des réponses à la Heidegger, du genre : "La rose n'a pas de
pourquoi". Par contre, je verrais une voie vers la vacuité totale d'une
sorte d'imagerie issue des médias contemporains, qui, à force de
sur-informer n'informe plus rien, et donc, celle-ci plutôt qu'une autre, à
quoi bon, autant se perdre dans la goutte d'eau de son petit monde qui
reflète le Monde en se faisant plaisir.

Il me semblait avoir un peu expliquer la raison de ces juxtapositions... ces
explications ont-elles été perdues ou ne sont-elles pas clair ?


Je me pose des questions sur ma situation dans ce monde, de ce que je suis
pour le monde, dans le monde, de mon étroitesse, de mon indifférence, de mon
impuissance, de mes petites préoccupations  au regard des évènements, à ce
que vivent d'autres personnes qui sont comme moi, auquel j'ai accès grâce
aux médias.
Et moi, ce qui me ressemble le plus, ce sont les photos que je fais presque
chaque jour. C'est un peu moi, du moins je peux l'espérer.
Voilà, comme je l'ai écrit,  je mets en confrontation ces deux mondes, le
mien tout petit, misérable, fait de ballades  à la limite de l'ennui ou
quoi, et des phrases prises dans l'actualité, des phrases qui m'ont choqué,
que j'ai envi de redire, d'écrire, de garder en mémoire.
Je trouve vertigineux de dire qu'un jour j'ai fait une petite ballade à tel
endroit, et que ce même jour tel évènement est arrivé ou telle chose a été
dites.
Rien de plus, des fois ce sont les médias eux-mêmes qui retiennent mon
attention.
Je ne sais pas si je réponds correctement ?
ouais tu as raison !! il fait chier !!! merde à la fin !!!!
 
Tiens tiens du coup je me suis demandé pourquoi diable j'appréciais
bien ces choses là.

Je crois dans un premier temps que ces photos me parlent d'un univers
que j'aime bien. Me perdre dans un carré d'herbe un peu quelconque,
une barrière au milieu de nulle part. Et pourquoi ces endroits
abandonnés me plaisent autant ? Ma foi, je ne m'y crée pas d'histoire,
mais plutôt l'ambiance d'une histoire. Peut-être que j'aime cette
lègère amertume de la mélancolie (mes herbes amères ?).

Ce qui m'amuse avec les commentaires d'actualité c'est que je vois
toujours un rapport. Que ce n'est jamais vraiment n'importe quoi entre
les deux. Mais il y a peut-être aussi la même mélancolie face à une
info abandonnée, issus de nulle part, sans plus d'importance qu'une
touffe d'herbe. Allons bons des morts en Irak et hop on passe, comme
on passe devant une touffe d'herbe en notant vaguement son existance
et la vie reprend après. Ah tiens, un envoyé spécial, tiens que fais
cette barrière là ? Tiens ma chérie fais moi passer la bouteille
d'eau, les enfants arrêtez de vous chamailler, demain il fera beau.

Tu vois je repense à la tartine sur le volcan. Finalement le volcan
tout le monde s'en occupe je ne m'en fais pas pour lui, il y a des
centaines de miliers de photos. Mais cette pauvre tartine, elle n'a
pas droit à ce grand destin.

Peut-être bien que c'est mon côté catho qui ressort : avoir un regard
pour ce(ux) que personne ne regarde(nt). Voilà je t'ai vu je t'ai noté
tu existes maintenant, même si t'es pas spécialement beau, ni
spécialement doué ni très propre, ni très intelligent..

Peut-être que bien que ces extraits du flot me plaisent simplement
parce que c'est juste cette petite attention à ce qui est abandonés
par le permier venu (cf les commentaires) qui me touche.
Que rajouter, il y a ça aussi, merci FiLH.
J'ai l'envie de mettre un peu en relief une phrase, pour ne pas tout oublier
toujours, pour garder celle-là un peu plus que toutes les autres de la
journée. J'ai envie de garder aussi une image du même instant (même jour) un
peu au hasard, une parmi d'autres, comme on garde une info plutôt qu'une
autre pour un journal.
Aujourd'hui, le monde est si grand, qui choisit ce qu'il faut retenir d'un
jour, et surtout que retient-on de tout ça ?
J'ai l'impression que Le Mot d'aujourd'hui, c'est l'"amnésie". De plus en
plus de films traitent de ce sujet. Le fait qu'un journal télé compare les
manifs en France aux évènements de Chine et de la place Tien An Men, c'est
un problème d'amnésie. L'info permanente fait que l'on oublie tout ou
presque au fur et à mesure.
Octave
    Donnerais-tu de l'importance à une touffe d'herbe comme à la mort en
Irak, qui devrait en avoir et qui pourtant n'en a pas ? Maintenant, grace à
Octave, regarder une touffe d'herbe devrait nous faire penser à l'Irak et
nous faire reprendre conscience. Pas mal, mais toute promenade risque de
devenir très angoissante.
Très drôle, mais non ce n'est pas le sens. Il n'est pas question de comparer
ces niveaux de drame différents, ni de penser en permanence à l'Irak. S'il y
a quelque chose à comparer, ce serait au niveau de la mémoire, la mémoire
que l'on dit collective, et la mémoire individuelle.
pas mal... je prend ainsi conscience que la mort en irak, après tout,
je m'en cogne comme d'une touffe d'herbe :)
 
Ma foi... nous faisons bien des photos et bavassons tous sur les
newsgroups au lieu de sauver le monde...
 
J'adhère assez à la lecture qu'en fait Fihl. J'en ai aussi une autre.
Personnellement, je ne suis pas très copain avec le monde tel qu'il est
aujourd'hui.
A côté de ça, je suis un éternel (imbécile) heureux de vivre.
Les télescopages d'Octave, je les trouve souvent délicieusement
dérangeants. Ils rappellent souvent que pendant qu'on s'aime, qu'on profite
de la belle nature (avant de l'avoir complètement bouzillée), qu'on écoute
les petits oiseaux chanter dans le soleil, il y a des gens qui se font tuer
pour quelques abrutis, d'autres qui crèvent de faim parce qu'on est pas
foutu de partager nos richesses et qu'on impose nos modèles...

En même temps, ça me rappelle que pendant que certains souffrent (et j'ai
tendance à souffrir avec eux), la vie continue. Il y a toujours des potes à
aimers, des zoziaux à écouter et une herbe sur laquelle s'allonger. Herbe
qui sera sans doute toujours là après que cette p... d'humanité aura
disparu.

Maintenant, si on prend le côté purement photographique, je trouve que le
texte afaiblit les photos. A moins que tu ne choisissent tes photos les
plus faibles pour ces télescopages ?
Merci pour la première partie de commentaire.
Je me demande toujours combien de personnes lisent ce fil, combien
comprennent ou apprécient ces télescopages (comme tu dis), combien trouvent
ça stérile ?
Ce serait bien si tous les lecteurs pouvaient laisser juste un mot, genre :
d'accord, pas d'accord !

La fin de ton commentaire sur la photo m'intéresse aussi, je suis avant tout
photographe, fabricant d'images. Tu trouves que les photos de ces
télescopages sont plutôt moins bonnes que d'autres photos que j'ai
présentées, c'est ça ?
Malheureusement, je choisis la photo qui correspond ou qui convient le mieux
au texte choisi. Quand j'hésite ou qu'il n'y a pas une image qui me saute
aux yeux, je fais une sélection dans la fournée du jour, et là,  le choix
est pour moi basé sur la qualité des images, à mes yeux, mais aussi sur la
pertinence du sujet de l'image dans ma journée photo.
Donc, peut-être que les sujets choisis ont une direction un peu différente
dans cette série que pour des photos pour elles-mêmes. Mais au niveau de la
qualité de l'image, je garde la même volonté, seulement le choix s'exerce
sur moins d'images.
Peut-être aussi que le fait que l'image soit accompagnée d'un texte permet
de mettre des photos plus faibles ? Et puis, face à ces texte, il est encore
moins question de beauté.
Je ne sais pas trop, et puis, je ne sais pas si j'ai bien compris ta
question ?
Ca va s'éclaircir en poursuivant, si ces rapprochements m'intéressent dans
la durée.
Merci en tout cas de m'avoir donné ton impression, c'est précieux.
    A propos des manifestants, j'ai vu dernièrement une video de Mircea
Cantor au Palais de Tokyo qui, en guise de pancartes, brandissent des
miroirs et le monde se reflète dans leurs revendications... Etonnante oeuvre
d'art, mais d'après ce que j'ai compris, il a repris comme art ce que de
vrais manifestants, serbes, avaient osé il y a dix ans. Il y a différents
niveaux de contact avec la réalité. Différentes expressions. Le niveau
d'Octave à l'air intéressant et il faudrait qu'il le précise, qu'il le
centre et le définisse plus clairement à partir de son "petit monde".
 
  Voilà quelques réponses possibles, mais il y en a d'autres, j'ai
l'impression que les échanges provoquent des idées, et ça me fait plaisir de
recommenter si d'autres idées viennent en cours. Tu critiques ma réponse à
"fred.bleu11" pour son "rien", mais cette réponse vient après les
interventions que j'ai noté ci-dessus, que tu n'as pas lu, on dirait. Ma
réponse à Fred portait sur un point particulier qui était : "essayer de
deviner un lien absent entre photo et évènement", en parlant de dérouiller
les cellules nerveuses.
Pour moi, il n'y a rien à chercher intellectuellement là-dedans, c'est
plutôt comme une juxtaposition de musique et de mots, d'image qui bouge et
de sons, de mouvements de corps dans l'espace et de musique. Enfin, beaucoup
de choses fonctionnent par juxtaposition de deux mediums ou plus. Ceux-ci ne
sont pas forcément en accord, ils peuvent en désaccord ou sans accord. Le
lien, là, c'est la date. Je dis clairement qu'il s'agit de confronter deux
mondes. Il n'y a pas à chercher des choses cachées, ce qui risquerait de
faire oublier qu'il s'agit de deux mondes différents, et que si quelque
chose doit se passer, c'est bien entre cette distance énorme. Il est
question de privé-public, de mélanger (comme on dit souvent au cinéma) la
petite et la grande histoire. Simplement, ça donne une résonnance différente
à mon image, ça donne aussi une résonnance différente à ce morceau de texte.
Mais bien sûr, si ça gêne, si c'est idiot (je n'ai pas le recul), il suffit
de me le dire, je ne ferais plus la promotion de mon site sur f.r.p., je
n'ai pas envie d'imposer quoi que ce soit.
Quand j'écris tout cela, j'ai l'impression d'avancer, ça me semble utile. Si
ça ne l'est qu'à moi, je comprendrais très bien.
   Tu sens comme cela avance, c'est presque impalpable, et on commence à
dire des choses. Ce que tu as avancé d'abord est difficile à appréhender. Il
y a une image et une information. Le premier réflexe sur ce groupe sera de
juger l'image. J'en fais partie. Tout un pan de moi en tant que photographe
baroque, comme un roc de certitudes originales, dit que cette image est
insignifiante, et pourtant, le petit texte me dit que non. Je ne comprends
plus. Mon cerveau s'arrête à cette mesure, tout comme je regarde dans mon
congélateur le froid que je ne convoite pas, et qui pourtant me fournit en
victuailles pour tous les jours. Il y a plein de choses, et des évenements
qui se passent, que l'on ne comprend pas, et qui pourtant font notre vie
quotidienne. Tu as mis le doigt sur un de ces évenements, enfin, juste le
fait de faire une photographie, comme tout le monde le fait, maintenant sans
souci de produire avec les apn l'outrance et la quantité, et tu lui associes
l'insociable. Oui, cela devient intéressant. Il faut en parler encore.
 
Le probléme, c'est qu'on pourrait croire que tu désires (ou tu penses)
communiquer quelques choses.
Je pense qu'il n'en est rien, et que cela est tellement "intimiste", que
c'est totalement hermétique, et donc stérile pour beaucoup qui te "voient".
 
  Une partie est une image que j'ai prise, c'est la partie intime. Une partie
est un texte court piqué dans la journée, c'est la partie collective
(publique). Le fait de choisir ce texte, c'est le mettre en valeur (comme
l'image, dailleurs). C'est la règle du jeu.
Deux choses qui n'ont rien à voir côte à côte, voilà, reliées par la date
(même jour).
Il n'y a rien de fixé intellectuellement, si ce n'est de laisser intervenir
le hasard. Il n'y a rien à chercher intellectuellement, je n'ai pas de
volonté de dire quelque chose, donc rien à chercher, rien de caché.
Il est question d'être devant ça, d'en tirer des choses ou pas, chacun prend
ou ne prend pas, trouve ou ne trouve pas, chacun met ce qu'il veut ou pas.
Tu penses que c'est totalement hermétique, stérile. Ca me blesse, j'y pense,
j'ai du mal à y croire. Le recul me permettra de mieux voir cela, pour
l'instant certaines m'amusent encore après quelques jours ou semaines de
recul, j'ai eu aussi des réactions extérieures très positives. Mais je
voudrais que tu comprennes ma démarche.

Je peux dire que pour moi la photo, ça a sans doute un rapport avec le temps
qui passe, et que faire ça, ces juxtapositions, me donne l'impression de
capter quelque chose d'une journée, point. Rien de plus, mais c'est énorme
pour moi, c'est peut-être tout ce que je peux faire.

Pour te répondre sur le premier point, effectivement je ne communique
peut-être pas grand chose en soi, je mets simplement deux éléments côte à
côte.

La photo dans ces juxtapositions peut-être considérée comme intime, j'étais
seul à la faire. Mais est-elle si intime qu'elle ne concerne personne ?
Toutes mes photos sont-elles si intimes qu'elles sont hermétiques, stériles
? Vaste question...



Enfin, tout ça...
Mais ça déclenche plein de choses, en plus. Par exemple, la question des
choix. Comment choisit-on les sujets pour un journal quotidien, que
laisse-t-on de côté ? Qui décide que 10 morts en Irak feront 3 lignes ou 5
secondes ?
Moi, je choisis une phrase, comment, pourquoi, je me pose la question à
chaque fois. Une fois, c'est l'info la plus futile que je trouve. Les
journalistes, eux, choisissent les infos qui sont censées le plus nous
concerner ?!
Ca, c'est pour le texte. Je me demande alors quel rapport ont ces infos avec
ma préoccupation quotidienne principale, vis-à-vis de la composition, des
couleurs, des sujets autour de moi capables de devenir image. Je me demande
aussi si mes photos au quotidien ont un rapport au monde, s'il y a une
miette de politique dans ma façon d'envisager la photo ?


Un truc peut-être plus clair me vient, je fais de la photo pour me poser des
questions, pour regarder le monde et essayer de comprendre quelque chose. Je
ne fais pas de la photo pour affirmer, ni pour dire : c'est comme si ou
comme ça.
Il y a dans ce fil et ces commentaires parés d'explications quelque
chose de très énervant, une contradiction que je n'arrive pas à cerner, et
c'est aussi ce qui le rend passionnant, cela faisait longtemps, merci
Octave.

    Par exemple :

"Octave"  a écrit :
> Il n'y a rien de fixé intellectuellement, si ce n'est de laisser
intervenir
> le hasard. Il n'y a rien à chercher intellectuellement, je n'ai pas de
> volonté de dire quelque chose, donc rien à chercher, rien de caché.
> Il est question d'être devant ça,

    Donc, (je n'y crois pas), mais, prenons-le à ras de terre, ou d'un point
de vue phénoménologique : Tu aurais créé une suite d'images ainsi que
retenu une suite de phrases du journal. Tu en prendrais une au hasard et tu
lui associerais, toujours au hasard en piochant, une image. Est-ce comme
cela que cela fonctionne ? (Je n'y crois toujours pas). A moins que... le
choix soit fait en amont, de certaines images, et que certaines phrases
soient retenues. Ensuite, le hasard relie une image avec une phrase. Là, j'y
reviens, mais les vrais choix (qui donnent cette pertinence que l'on sent)
auront été réalisés avant : une famille d'images choisies, une famille de
phrases choisies elles aussi.

    Comme dans la théorie des ensembles, un élément d'un ensemble
cohérent est relié par le hasard avec un élément d'un autre ensemble
cohérent ; le résultat, c'est-à-dire la relation entre ces deux ensembles
est incohérente car due au hasard. Par contre, les couples ainsi formés,
image/phrase, peuvent être à nouveau rassemblés dans une famille cohérente
puisqu'ils sont produits par le même processus.

    Voilà pourquoi cela m'énerve. Il y a à la fois quelque chose de
complètement absurde, la vacuité ou l'hermétisme stérile dont parle
fred.bleu11 (je voudrais pas dire, mais fred.bleu11, c'est vachement absurde
aussi :) et en même temps une tenue, une cohérence qui vaut vraiment la
peine d'être apparue. Merci encore, à ce niveau là ca devient passionnant.

    Est-ce que je délire, ou est-ce à suivre ?

    Apprécies-tu à ton tour d'être décortiqué comme un crabe. Tu l'as bien
voulu, et il faut en parler encore. Hein ? Mais toute la difficulté est de
ne pas en dire plus que ce que l'on sait.

Oui, oui, je commence à entrevoir ce que tu sous-entends, un truc que
j'évite d'aborder comme par exemple "ne pas en dire plus que ce que l'on
sait", pour te citer. Aussi, en relisant un commentaire de FiLH ("Mais il y
a peut-être aussi la même mélancolie face à une info abandonnée, issus de
nulle part, sans plus d'importance qu'une touffe d'herbe."), je me dis que
ce serait dommage que j'explique tout à ma façon, j'aurais peur de ne jamais
lire (et évidemment penser) ce genre de phrase.
Mais, à part ça, j'ai envie de poursuivre le grattage, ça m'enrichit !


Ca a commencé en exercice comme les 5 autres chapitres du bloc
"images-textes" dont certains sont abandonnés définitivement. C'est un peu
une volonté d'ouverture au monde, pour me forcer à lire les infos.
C'est nul comme explication mais bon j'essaye d'être honnête. Le fait de
récupérer des morceaux d'infos m'oblige à m'intéresser, ou tout au moins, à
lire des choses d'actualité. C'est une maladie, faire uniquement des choses
si elles ont un intérêt de récupération pour construire quelque chose.
Après, pourquoi, égocentrisme, narcissisme, c'est une question un peu
vaste...
Le choix de textes est fonction de mes préoccupations, genre : l'image, les
montreurs d'images, les trafiquants ou truqueurs d'images, le langage des
images, mon indifférence au monde qui m'entoure, à la souffrance, d'une
façon plus générale le vertige des distances entre les mondes, et jusqu'à la
phrase que j'ai noté le 1er avril, la plus vertigineuse que je n'avais
jamais imaginé, mais aussi la profondeur vertigineuse de la bêtise humaine,
et je m'englobe dedans. Devant une barbarie, je voudrais toujours me
rappeler que c'est un être humain qui a fait ça, comme moi, que dans la
situation du barbare, j'aurais sans doute fait pareil, peut-être même avec
moins de remord ? Tout ça, mais je n'en souffre pas du tout, faut pas
croire, je vis tout ça très bien, confortable (j'ai trop mangé ce midi). Les
trucs qui m'intéressent sont les choses qui sont sous notre nez, sous forme
simple de dualité. Par exemple, le pire : regarder à la télé un enfant
malade de sous-alimentation en se gavant.
Voilà, je choisis le texte en fonction de sa force en soi, le minimum en
longueur pour resserrer. Par exemple, j'aurais aimé trouver une phrase
parlant du discours de Chirac du 31 mars dernier, je n'ai rien trouvé de
suffisamment efficace.
Mais j'ai aussi choisi des images avant, en essayant de trouver une info
intéressante en archive.

Là, je n'ai pas trop envie d'analyser. Ce qui fait que je me dis que c'est
bon, qu'ils correspondent, qu'ils vont bien ensemble, je ne sais pas. Il
faut que ça se répercute et non pas que ça parte du même côté. Peut-être
faut-il que l'image soit suffisamment muette et transparente pour laisser
parler le texte ?
L'image est très liée aux  promenades, aux endroits où je décide d'aller
faire des photos, et je ne veux surtout pas aller faire des photos en
fonction d'une actu ou d'une phrase. Je veux qu'aller faire des photos reste
une activité libre de toute autre pensée, qu'elle dépende du rapport au
visuel, aux images de la veille, de l'ennui à faire les images de la veille,
de l'envie de montrer encore et toujours ce que mon oeil perçoit
d'intéressant à photographier.
C'est peut-être ça le secret, garder une distance suffisante entre l'image
et le texte ?
Bon, encore une fois, je ne réponds pas à ta question, ou un peu ?!

Oh, mais tu vas te lasser avant moi, puisqu'il est question de mes images,
de mes travaux. Ca m'intéressa toujours. Seules quelques petites choses
inconscientes, et qui sont bien dans cet inconscient, auront du mal à être
exprimées.

Merci!
J'ai cliqué partout!
Superbe! J'aime bien beaucoup!
images bruit...
 
sympa... comme d'hab... j'aime bien le son...
pour les images je prèfère quand même (au point de vue mouvement)
cathédrale - vent herbe etc.
sinon au niveau guiboles c'est vrai que c'est intéressant... ;o)
Oui, pour le son, je trouve ça bien et j'en fait depuis très peu de temps. Serait-ce la chance du débutant ?
Je suis d'accord, les images sont nulles. Je cherche à mettre en place ces suites d'images chronologiques mais ça ne marche pas, là. Je ne sais pas pourquoi, je pense au rythme, je ne sais pas ?!
non, non! tu as une oreille ... j'aime beaucoup l'entrecroisement des thèmes... c'est qui la zyk... (guitare etc.)?

les images ne sont pas nulles... mais parfois décousues... çà casse... les jeunse filles sont cracos... c'est bien..y'a un truc... faut continuer... (entre nous ma soeur est fan de "sifflement", je suis jaloux ... ;o))...
Merci à ta soeur.
Je fais des photos avec l'appareil sur le ventre en marchant en ville
depuis de nombreuses années. Là, j'aimerais raconter une sortie de
cette manière, le plus simplement possible avec des photos qui se
suivent et un son d'ambiance capté en même temps. Je ne sais pas
pourquoi je fais ça, je ne sais pas souvent ce que j'y cherche, j'ai
souvent honte de le faire. Ca m'arrive aussi de comprendre avec
certitude que c'est l'image que je cherche, et que je vois.Ca arrive,
il faut que je sois bien concentré et que je ne m'intéresse plus à
rien visuellement, et que donc l'esprit soit libre.
Ca va finir mystique mon truc, mais non, je plane plutôt, je suis
tendu sans l'être vers l'image, et sûr de capter une image.
Mais c'est très rare, la plupart du temps, je regarde les filles, et
déclenche en fonction d'elles. C'est l'erreur !
Quel rapport entre les deux premières photos et le reste de la présentation ? Quelle liaison entre une herbacée en bordure d'un champ labouré, une bicoque avec deux futs rouillés et la majesté de la guarrigue qui occupe toutes les autres pages ?
Ton titre :Une histoire courte..mais tes textes ne racontent pas une histoire. Certaines photos décrites, d'autres avec des questions posées qui n'en sont pas. Pourquoi poser une question pour avancer ce qui pour toi est une évidence.
Et si tu racontais en quelques mots l'histoire de ces buissons, de ces arbres...
Le lierre montant à l'assaut des branches sinueuses du chêne; la branche coupée du pin ouvrant à la vue une fourche vigoureuse; les pierres sèches et les épines qui jonchent le sol; la virginité de la guarrigue un matin de gel....
Bref  ce qui a fait que tu a pris cette photo là,  à ce moment là.

>Quel rapport entre les deux premières photos et le reste de la présentation ? Quelle liaison entre une herbacée en >bordure d'un champ labouré, une bicoque avec deux futs rouillés et la majesté de la guarrigue qui occupe toutes les >autres pages ?
Aucun rapport, ou si, le temps. Je vois ci, je vois ça, je pense à mon
collègue qui me prend la tête, puis je pense à ce lieu, que j'y suis, et
que je veux le montrer. Je veux faire des choses qui vont comme les
pensées vont. Elles se suivent, elles changent en fonction de ce que
l'on voit, elles dévient, parfois elles s'arrêtent...


>Ton titre :Une histoire courte..mais tes textes ne racontent pas une histoire. Certaines photos décrites, d'autres avec des >questions posées qui n'en sont pas. Pourquoi poser une question pour avancer ce qui pour toi est une évidence.
C'est l'histoire de cette ballade, avec de fausses questions, avec des
visions, avec des certitudes, des arrêts, un peu tout, dans le désordre.



>Et si tu racontais en quelques mots l'histoire de ces buissons, de ces arbres... Le lierre montant à l'assaut des branches >sinueuses du chêne; la branche coupée du pin ouvrant à la vue une fourche vigoureuse; les pierres sèches et les >épines qui jonchent le sol; la virginité de la guarrigue un matin de gel.... Bref  ce qui a fait que tu a pris cette photo >là,  à ce moment là.
Voilà, c'est exactement ce que je veux faire, expliquer pourquoi j'ai
fait ces photos, et pourquoi j'ai pensé ça.

les écoutes pas, Octave... c'est des jaloux...
j'aime, beaucoup.... (pas autant que sifflements quand même!)...
 
>>Cette fois quelques trucs sympas... mais ca manque de quelque >chose... Oui, mais de quoi ?...
D'émotion, de sentiment... Parfois tu parviens à faire passer ton sens artistique et je vois ce que tu as vu, mais avec d'autres clichés c'est banal, répétitif...lourd. Tantôt le chaud tantôt le froid ... difficile à exprimer

>Il faut dire que maintenant je fais, avec les manques, avec le vite-fait, >c'est du bricolage, quoi, mais je fais !
Mais pour renvoyer l'impression de vite fait, ca doit nécessiter beaucoup de travail ?

Je ne donne qu'un sentiment personnel, pas une critique n'ayant pour ma part aucun talent de photographe... et ne faisant "rien" de ce que tu peux réaliser.
Je trouve en revanche génial que tu mettes en ligne tes travaux et que tu appelles à la discussion.

Difficile de répondre du fait que tu ne précises pas ce qui est lourd pour toi, et ce qui est plutôt réussi.
En tout cas, c'est du quotidien. Les choix se font après, en discutant, avec le recul, et alors, j'enlève.


C'est pour rire ?!
Enfin, je m'aperçois très souvent que des trucs bien fini, sans
aspérités, finissent pas ne plus toucher. Et, ce qui m'intéresse est
souvent, dans un son qui se répète, la jointure, le moment où ça ne
colle plus, la jointure qui ne correspond pas entre deux images, un
rapport bancal entre un son et une image, ou entre un texte et une
image.
Pour ça, le vite fait me convient, du moment que l'idée soit présente
et lisible. Après, les défauts ajoutent de la vie, des sens, des aspérités. Plus c'est vite fait, plus c'est direct.


Par exemple tu mets plusieurs photos de la même jeune fille dans une présentation.. Ca peut être bien si chaque jeune fille est représentée plusieurs fois. Il y a une suite dans la progression, mais là, tu en vois une, puis une autre trois fois de suite, puis le détail d'une troisième, et une quatrième  en pied....On se demande quelle est la démarche dans cette présentation.
Ce que je trouve réussi, par exemple une suite de mollets, de chaussures, d'arbres. Le baiser à la doisneau...
Ce que je n'apprécie pas trop,  exemple:  portraits rue : Tu pars sur des portraits, ensuite on descend sur des poitrines, on retrouve des bustes, puis 4 fois les mêmes mollets, avant qu'un type apparaisse et enfin de nouveau des bustes...
On dirait qu'il n'y a pas de plan dans la présentation. Pourtant certaines photos son très bonnes. Le jeune couple à la table du café, la jeune fille qui se retourne anxieuse. Va-t-il venir ???, Bref tu fais de belles choses mais c'est mal ficelé (a mon humble avis)
Dans le site, il y a des classements assez clairs en page d'accueil.
Ensuite, c'est un peu par thèmes, par exemple, dans "portraits pixellisés" dans "images", il n'y a que des portraits. Dans
"compositions", la construction est la préocupation principale de toutes
les images qui sont dedans.
La base de classement, ensuite, c'est la chronologie.
Dans "histoires", chaque histoire est indépendante et raconte quelque chose de plus ou moins clair, mais c'est aussi vrai que j'y ai souvent
respecté l'ordre chronologique.
Dans "images", chacune tient debout indépendamment, hors toute série,
ou groupe. Dans les autres chapîtres, les images dépendent de textes,
de sons, de suites.

Ce que tu dis au début vient de choix fait après coup en sélectionnant
les photos. Il peut y avoir plusieurs images de la même personne si
plusieurs images me conviennent, ça donne un rythme, ce n'est pas un
problème. Dans la rue, c'est pareil, je peux faire dix photos sur trois
mètres et puis plus rien pendant deux minutes.
Ok, alors pourquoi ne pas mettre un petit commentaire en avant première, pour inviter ton public à suivre la direction que tu as prises. Ce serait moins déconcertant sur certaines présentations.

  Il y a quelques photos qui sont vraiment sympa, mais le diaporama empêche l'arrêt sur image. Dommage ...

Aspect juridique de la chose. Les personnes que tu prends en photo t'on-t-elle donné leur accord pour que tu mettes leur image en ligne ? A défaut elles pourraient t'attirer des ennuis si elles se voient sans t'y avoir autorisé. (et c'est le genre d'ennuis qui peuvent coûter pas mal d'argent). Par contre les éléments non identifiables, une bouche, des jambes, un regard, sont anonymes je crois...

Ca ne me dérange pas que ce site soit déconcertant.
Je montre des images, c'est la seule chose qui compte. Je ne tiens pas à
mettre en avant des concepts ou des explications.
Je pense qu'il faut voir, lire, écouter avant tout. Si quelque chose
intéresse, il est possible de poser des questions, j'ai aussi mis
certains commentaires qui peuvent éclaircir, c'est en bas
de la page d'accueil.
Pour des choses avant tout visuelles, je pense que c'est gâcher que
de prévenir, préparer. Un regard neuf est, je crois, préférable. Il
y a toute possibilité, ensuite, d'approfondir. Je crois à ce premier
regard vierge.


Oui, c'est un problème... je suis hors-la-loi ! J'y pense. D'ailleurs
certains cadrages sont régis, plus ou moins inconsciemment, par ces
contraintes. C'est assez énervant, tout une partie du monde est in-
montrable. J'ai sans doute le tord de faire des photos volées, mais
c'est une façon d'obtenir des portraits magnifiques, impossibles
autrement.
En même temps, je vole des choses visibles par tout le monde.
J'espère ne pas dégrader l'image des autres.

Mais si tu te places dans le déconcertant, tu mets en ligne des images décontertantes. Mais des images conformistes ne présentant aucun intérêt... Ou alors tu t'abstiens de mettre en ligne.


La question devient alors, a t il une démarche artistique ?que veut il partager ? Rien ? alors qu'il garde ses images pour sa propre compréhension.

Je peux aussi dire que montrer des images conformistes peut être
déconcertant. Et tant que je trouve un intérêt à mettre en ligne,
je continue.


Démarche artistique ou pas, c'est à toi d'en juger. Partager, oui. C'est
tout l'intérêt de mettre en ligne. Si je parle de ce que je montre, si
d'autres commentent, il y a partage.
Pour la compréhension, je ne sais pas. Je mets sur ce site des choses
spontanées, non-digérées, des essais, des idées. Je ne comprends pas
toujours, je ne demande à quiconque de le faire pour moi, mais ça peut
entrainer un commentaire, une direction inattendue, ou quoi...
C'est ce que j'attends.
Effectivement, je ne montre pas de choses finies (pas entièrement vrai),
plutôt des trucs en cours.

==> 200 % d'accord avec toi. continue dans cette voie.
 
pareil  
Je ne suis pas sensible à ton travail, mais tu n'as vraiment pas à t'excuser... Ton message me fait approcher d'un truc que je croyais lointain et
inaccessible. Le rapport au réel, à la vie, au vrai. Le texte est faux,
il exprime mon sentiment mais ce n'est pas vraiment réel. C'est au plus
proche du réel mais c'est choisi, avec la conscience de l'exhibition,
alors... C'est un discours d'excuses dans une page, avec des images,
sont-ce vraiment des excuses ?
Ta réponse me fait réaliser que le fait de vouloir être au plus près
du réel ne fait pas le réel. Représenter le réel n'enlève pas toute la
construction qui montre de façon sous-jaçante l'artifice.

Plus clairement, dans le forum, je suis vrai, honnête, et encore...
Mais dans une page web, tout est artifice, même si tout paraît vrai, et
même si tout est vrai, tout est construction, tout est faux.
Rien de tel qu'une bonne fiction pour représenter le réel.

 
RIens de tel qu'on bon morceau de réalité pour faire une bonne fiction..
 
   

suite